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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, ix.



Chapitre iv. — Le muscle tend toujours, s’il est abandonné à lui-même, vers l’extrême contraction. — Expériences et raisonnements qui prouvent cette proposition fondamentale dans la discussion sur les mouvements des muscles. — Incidemment Galien traite du mode d’implantation des muscles, de la forme des os articulés, du volume des muscles eu égard à celui des os à mettre en mouvement.


On rechercherait avec plus de raison et on aurait de la peine à s’expliquer pourquoi nous disions que l’extrême contraction est un mouvement propre au corps du muscle, puisqu’il se contracte après la complète extension, et qu’après la complète contraction il s’étend. En effet, ou il faut dire que ni l’un ni l’autre mouvement n’est propre au muscle, mais qu’ils ont lieu accidentellement ; ou il faut les regarder tous deux comme également propres. Ou bien faut-il regarder [en général] la contraction comme le mouvement le plus propre au muscle, parce qu’[abandonné à lui-même par suite de la section ou de la paralysie du muscle antagoniste] il s’éloigne extrêmement de l’extension complète et peu de la contraction complète ? En effet, les muscles présentent, on peut dire, deux positions extrêmes, une excessive extension et une complète contraction ; si la contraction n’était pas plus essentielle au corps du muscle que l’extension, le muscle prendrait une position exactement intermédiaire entre les deux, et dans l’état de relâchement il y retournerait toujours. En réalité cela n’a pas lieu, car il se rapproche plus de la flexion (lisez contraction) parfaite que de l’extension. Mais quand ce point serait dit et accordé, comme il est juste de le dire et de l’accorder, car la chose est réellement ainsi, il me semble qu’on doit encore rechercher pourquoi, l’extrême flexion du membre ayant lieu volontairement, le muscle paraît un peu s’écarter et légèrement s’étendre, lorsque nous rendons cette flexion moins prononcée. Cela ne devait absolument pas avoir lieu, si la nature du corps du muscle incline vers la contraction.

Nous allons donc proposer aux amis de la vérité les arguments que nous pouvons faire valoir à l’appui de cette opinion, afin que si ces arguments paraissent concluants et absolument exempts d’erreur, nous disions que nous avons déjà résolu toute la question proposée, et qu’à défaut du tout, si nous avons résolu la