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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, vi-vii.

Pour l’inflammation, on voit la même chose avoir lieu que pour le squirrhe ; car il est souvent arrivé que des muscles ou des tendons enflammés ont rendu un membre immobile en l’attirant vers eux ; l’induration des cicatrices a, tout aussi bien que les maladies que nous venons de nommer, souvent rendu un membre immobile. Tous ces faits concourent donc à prouver la même chose, aussi bien que ceux que nous allons rapporter maintenant, outre qu’ils résoudront beaucoup d’autres difficultés.

Il paraissait étonnant et presque impossible, tous les muscles ayant un seul mode de mouvement, qu’un seul membre, le bras, pût tantôt être tendu, tantôt être fléchi, tantôt recevoir un mouvement de circumduction d’un côté et de l’autre, tantôt être relevé, tantôt être abaissé, et tantôt être tourné en arrière vers le rachis. Mais aucun de ces mouvements ne paraît étonnant, quand nous savons que l’élévation et l’abaissement du bras constituent la fonction de l’articulation de l’épaule et des muscles qui la meuvent, que l’extension et la flexion constituent celle du coude, que le mouvement de pronation et de supination constitue celle de l’humérus (lisez cubitus) avec le radius. Eu égard à la faculté que le bras a de toucher le rachis, le mouvement du membre dans un acte semblable, est opéré par les quatre articulations mues simultanément : à cet effet le bras s’abaisse, l’avant-bras se fléchit, le radius fait un mouvement de pronation et le carpe se retourne. Tous ces mouvements s’exécutent par l’action des muscles, et ce n’est pas maintenant le lieu de dire par quel muscle chacun d’eux est accompli. En effet, dans nos traités Sur la dissection des muscles,Sur l’utilité des parties, et aussi dans le Manuel des dissections, nous énumérerons les muscles et les mouvements opérés par chacun d’eux dans les parties. Nous ne mentionnons ici que le fait applicable à notre proposition, c’est qu’il n’y a pas lieu de s’étonner comment une seule espèce de mouvement existant dans les muscles, imprime aux membres des positions si variées. En effet, chacun d’eux attirant à soi la partie sur laquelle il s’implante, l’un pourra lui imprimer un mouvement de droite à gauche, l’autre de gauche à droite. De même, celui-là fléchit, celui-ci étend.

Quand beaucoup de muscles agissent en même temps sur beaucoup d’articulations, qu’y a-t-il d’étonnant qu’il en résulte dans