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LES MUSCLES ONT UN SEUL MOUVEMENT ACTIF.

deux bouts. Je crois ma proposition suffisamment démontrée par chacune de ces explications.


Chapitre iv. — Dans le chapitre précédent Galien avait établi : 1o que la section d’un muscle interne n’empêchait pas que le muscle externe entrât au moins une fois en action pour étendre le membre et vice versa ; 2o qu’une ou plusieurs flexions exécutées artificiellement avec les mains permettaient une nouvelle extension ou une nouvelle flexion actives volontaires. — Dans ce chapitre il montre, au contraire, qu’une tumeur développée sur un muscle de la région interne, par exemple, fléchit le membre, sans laisser la possibilité d’une extension active, attendu que la tumeur fait ici office de la volonté sur le muscle interne. — Nouvelles preuves que les muscles n’ont qu’un mouvement actif, la contraction.


Néanmoins, en vue des médecins et des philosophes qui font effort pour mettre en doute toute découverte d’une fonction, je ne me contenterai pas de ces observations, j’y ajouterai encore toutes celles qu’on va lire. Si un muscle ou un tendon quelconque est affecté de squirrhe parmi les muscles ou les tendons situés au coté interne du membre, ce membre une fois fléchi ne s’étend plus, et s’il s’agit de ceux qui existent au coté externe, le membre une fois étendu ne se fléchit plus, contrairement à ce qui avait lieu à l’occasion des plaies. Avec celles-ci, en effet, la partie était tirée en sens inverse de la partie blessée ; dans le cas en question, elle est tirée vers la partie affectée elle-même. Évidemment ce fait non-seulement n’est pas en contradiction avec ce qui précède, mais il fournit même une preuve très-forte en sa faveur, car tout membre affecté de squirrhe est tendu par la tumeur contre nature. On voit donc que le même phénomène, qui dans le membre sain était une conséquence de la volonté, est maintenant le produit de la maladie, à cette exception près, que la volonté donnait lieu à un mouvement spontané, tandis que la maladie produit un mouvement sans spontanéité. Aussi aucune des parties ainsi affectées ne peut être attirée par vos mains vers les parties opposées, comme cela avait lieu dans les cas de blessures. En effet, le squirrhe, devenu comme un ligament pour le muscle, fait résistance. Si nos mains pouvaient ramener la partie au lieu opposé, rien n’empêcherait qu’elle ne fût ramenée par les muscles antagonistes capables eux aussi d’exécuter un mouvement naturel.