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DU MOUVEMENT DES MUSCLES, I, v-vi.

partie fléchie. Si dans cet état, reproduisant l’action perdue du muscle blessé, vous étendez avec vos mains la partie fléchie, vous verrez que le mouvement destiné à la fléchir est intact. Car, sans aucune aide de votre part, elle sera fléchie spontanément, étant tirée par l’action du muscle situé dans les parties internes ; mais désormais elle ne sera plus étendue par aucun muscle ; elle aura toujours besoin pour cela de votre aide. De même, si vous blessez le muscle interne, la partie sera toujours étendue sans vous, mais elle ne sera plus fléchie par aucun muscle, elle aura besoin pour cela d’être mue par vous. Il ressort de ce que nous venons de dire que [pour le bras] la flexion est la fonction des muscles du coté intérieur, et l’extension celle de ceux du côté extérieur ; il est évident aussi que l’activité naturelle des muscles consiste à se contracter et à se retirer sur eux-mêmes (tonicité des modernes), et que l’allongement et le relâchement ont lieu quand les muscles antagonistes se tendent et attirent vers eux. C’est un fait dont vous instruiront divers phénomènes importants tels que vous en connaissez, et celui-ci avant tous.

Prenez des pattes d’oiseau détachées du corps de l’animal, cherchez avec vos doigts à en tendre les tendons, d’abord les tendons internes, puis les tendons externes. Vous verrez que par les uns le membre est étendu et qu’il est fléchi par les autres. Si vous aimez mieux, prenant la patte encore attachée au corps de l’animal, tendez les tendons ou les muscles ; de cette façon encore vous verrez alternativement le membre fléchi par ceux du dedans et étendu par ceux du dehors. Si vous voulez encore couper transversalement tout un muscle, que l’animal soit déjà mort ou qu’il soit encore en vie, vous verrez clairement que l’une des parties de ce muscle se rétracte en haut et l’autre en bas, chaque partie étant attirée vers sa propre extrémité ; vous reconnaîtrez manifestement que ce phénomène a lieu, quel que soit le point où vous aurez coupé transversalement tout le muscle ; d’où il ressort que toute partie d’un muscle a pour mouvement inné la contraction sur elle-même ; en effet, si vous coupez de nouveau le bout supérieur du muscle tout seul, ce muscle se portera vers son extrémité, et, si vous coupez le bout inférieur, il sera rétracté vers sa tête ; enfin, si vous le détachez des deux côtés, vous verrez qu’il se ramasse et se forme pour ainsi dire en boule vers le milieu, en partant des