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LES MUSCLES ONT UN SEUL MOUVEMENT ACTIF.



Chapitre v. — Expériences sur l’animal mort ou vivant à l’aide desquelles Galien démontre que les mouvements opposés s’opèrent par les muscles antagonistes, et que la contraction est le seul mouvement actif et véritablement élémentaire des muscles, qu’il s’agisse soit de l’extension soit de la flexion d’une partie par l’intermédiaire des muscles, attendu que tout muscle agit en tirant vers son principe.


Comment distinguerons-nous les deux cas ? Par les symptômes différents. En effet, de même que les caractères communs, considérés en eux-mêmes, indiquaient une faculté commune, et que par cette raison la faculté propre de chacun d’eux devenait difficile à saisir, de même les caractères différents donneront l’indication propre de la fonction de chacun des deux muscles (c’est-à-dire des muscles antagonistes) et rendront la vérité évidente. Voici les caractères propres de chacun des deux muscles. Le muscle interne étant coupé, la partie étendue demeure désormais dans cette position ; si c’est le muscle externe qui est coupé, la partie coupée se fléchit, et n’est plus susceptible d’être étendue. Si, la prenant avec vos mains, vous fléchissez la partie étendue, ou si vous étendez la partie fléchie, il vous sera aisé de faire l’une et l’autre chose ; mais en laissant aller la partie, elle reviendra immédiatement à sa position primitive. Que prouve cela ? c’est que la flexion est exécutée par les muscles internes et l’extension par les muscles externes. En conséquence, si le muscle externe, étant blessé, perd son action, et que le muscle interne demeure encore actif, la partie est fléchie, puisque le muscle destiné à la fléchir est sans lésion. Si c’est le muscle interne qui est coupé, le contraire a lieu : le membre est étendu, mais il ne peut plus être fléchi.

Pourquoi dans l’une et l’autre position la partie demeure-t-elle privée de mouvement ? Est-ce parce qu’il arrive que les mouvements successifs sont abolis ? En effet, le muscle destiné à fléchir étant sain, fléchit bien une première fois, mais ne peut plus fléchir une seconde ni une troisième, puisque le membre ne lui revient plus étendu de nouveau. Or il n’est de flexion que pour une partie étendue. Par la même raison, le muscle destiné à étendre étend bien une première fois, mais il ne pourra plus étendre une seconde ni une troisième fois, ne retrouvant plus la partie fléchie de nouveau ; car il n’est d’extension que pour une