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LES MUSCLES ONT UN SEUL MOUVEMENT ACTIF.

meut qui soit actif ; il ne possède le mouvement opposé qu’accidentellement. Or, un muscle agit quand il attire vers lui la partie qui est en mouvement, mais il n’agit pas quand il est ramené au côté opposé par un autre muscle, et pour cette raison aucune des parties douées de mouvement ne possède qu’un seul muscle ; au contraire, si un muscle s’implante en haut, un autre de son côté s’implante nécessairement en bas, et si un muscle s’implante à droite, un autre s’implante nécessairement à gauche ; car chaque partie mise en mouvement par des muscles comme par des rênes, étant obligée de partager son activité des deux côtés, présente tour à tour l’un des deux muscles tendu et l’autre relâché. Le muscle contracté attire donc vers soi, tandis que le muscle relâché est attiré conjointement avec la partie ; pour cette raison les deux muscles se meuvent pendant l’accomplissement de chacun des deux mouvements, [mais ils n’agissent pas tous les deux ], car l’activité consiste dans la tension de la partie qui se meut, et non pas dans l’action d’obéir ; or, un muscle obéit quand il est transporté inactif, comme le serait toute autre partie du membre.

Oserons-nous donc maintenant déclarer qu’il n’existe qu’un mouvement inné dans tous les muscles, ou bien ne l’oserons-nous pas encore avant d’avoir reconnu que toutes les particularités qui se voient dans les muscles sont d’accord avec cette opinion. Ce dernier parti me paraît être de beaucoup préférable. Énonçons donc immédiatement les particularités qu’on y observe sans rien omettre : il y en a une, la première dont nous avons déjà parlé dans le principe (chap. i), c’est que si les muscles tout entiers eux-mêmes sont coupés transversalement, le mouvement est complètement aboli dans les parties inférieures, tandis qu’il est seulement lésé si les muscles sont incisés partiellement. La gravité de la lésion suit celle de l’incision. Le mouvement est aboli davantage dans les sections plus considérables, et moins dans les sections moindres. Supposez que toutes ces mêmes observations se rapportent aussi aux tendons : en effet, si vous coupez ces tendons entièrement, vous abolissez le mouvement des parties ; si vous les incisez, la lésion est dans la proportion de l’incision. Si donc un seul muscle étant coupé, tout mouvement de la partie était aboli, on conclurait, je pense, que ce seul muscle était le principe de tous les mouvements. Si, d’un autre côté, un seul muscle étant