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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.

fluités, et, en conséquence, se hâte de les écarter et de les repousser le plus loin possible. S’il trouve obstacle à poursuivre par le bas cette expulsion, quand à cet endroit la phlegmasie est le plus intense, alors il les repousse dans les intestins supérieurs les plus proches, et dès lors, la faculté excrétoire dirigeant en haut son mouvement dans la continuité des parties, les superfluités remontent jusqu’à la bouche. C’est un point que nous développerons dans nos considérations sur les maladies (cf. Lieux affectés, VI, ii).

Je crois avoir, dès à présent, démontré clairement que toute partie cède et prend alternativement quelque chose à toute partie, et que cela produit une communauté de flux et de souffle entre toutes les parties, comme disait Hippocrate (De l’alim., p. 381, éd. Foës) ; je crois que pas une personne, son intelligence fût-elle même un peu lente, n’aura de doute dorénavant sur la façon dont se nourrissent l’estomac et les intestins, et sur la répercussion qui s’opère de la surface extrême dans l’intérieur du corps. En effet, toutes les parties ayant la faculté d’attirer ce qui est convenable et bon pour elles, et d’expulser ce qui les incommode par son poids ou son âcreté, il n’y a rien d’étonnant que des mouvements contraires aient lieu continuellement dans ces parties, comme cela se voit au cœur, dans toutes les artères, dans le thorax et le poumon.

Dans toutes ces parties on voit clairement s’opérer presqu’à chaque instant et à la fois, des mouvements d’organes et des transports de matériaux s’effectuant en sens inverse. Eh bien, pour la trachée-artère, vous ne doutez pas qu’alternativement elle n’amène au poumon et ne ramène au dehors le pneuma ; vous n’avez, aucun doute non plus sur la fonction des méats du nez et sur celle de la bouche dans son ensemble ; vous ne trouvez ni surprenant ni extraordinaire qu’un canal servant naguère à l’introduction du pneuma, serve aussi à son expulsion ; et pour les veines qui aboutissent du foie aux intestins et à l’estomac, vous êtes dans le doute et il vous paraît étonnant que la nourriture soit à la fois par les mêmes veines distribuée dans le foie, attirée et ramenée du foie à l’estomac ! Il faut distinguer ce que vous entendez par ce mot : à la fois. Si vous comprenez que ce mot signifie dans le même temps, c’est un sens que nous n’admettons pas. En effet, de même que l’inspiration a lieu dans un temps et