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DES FACULTÉS NATURELLES, III, xii.

cord touchant le nombre de tuniques de chacun des organes. Nous en avons assez dit touchant ce sujet dans notre livre Sur le désaccord en anatomie (ouvrage perdu). Quant à la raison pour laquelle chacun des organes a été créé tel, elle sera donnée dans le traité Sur l’utilité des parties.


Chapitre xii. — La faculté expulsive est la conséquence de la faculté attractive ; elle ne s’exerce que quand l’organe se trouve précisément dans l’état opposé à celui pendant lequel s’exerçait la faculté attractive. — Exemples tirés de l’utérus, de l’estomac, de la vésicule biliaire, de la vessie.


Notre but maintenant n’est pas de traiter l’une et l’autre question, mais de démontrer que les quatre facultés naturelles existent dans chacun des organes. Revenons donc à notre sujet, et, après avoir rappelé ce que nous avons dit précédemment, couronnons cet ouvrage en y ajoutant ce qui manque encore. Maintenant que nous avons démontré que chacune des parties de l’animal attire à elle le suc qui lui est propre, et que cette attraction est presque la première des facultés naturelles, il faut savoir que chacun d’eux ayant attiré une substance, n’en rejette la totalité ou la partie superflue qu’après que l’organe lui-même, ou la plus grande partie de ce qu’il renferme, sont parvenus à une disposition opposée à celle qu’ils avaient. Ainsi l’estomac, après s’être suffisamment rassasié d’aliments, après en avoir sucé et déposé dans ses tuniques la partie la plus utile, rejette le reste comme un fardeau étranger. C’est ainsi qu’agissent les vessies quand l’une des substances attirées devient incommode, soit en les distendant par son abondance, soit en les attaquant par une qualité mordante.

Il en est de même des matrices. En effet, quand elles ne peuvent plus supporter leur état de distension, ou quand elles sont irritées par la qualité des humeurs déversées dans leur cavité, alors elles se hâtent de rejeter le fardeau qui les incommode. Ces deux circonstances se produisent parfois violemment, et alors l’avortement a lieu ; le plus souvent elles arrivent d’une façon régulière, et alors a lieu non pas l’avortement, mais ce qu’on appelle la délivrance et l’enfantement. L’avortement est consécutif soit à l’emploi des médicaments abortifs, soit à certaines dispositions qui tuent le fœtus ou qui déchirent quelques-unes des membranes ; il survient encore lorsque la matrice se relâche parce qu’elle souffre d’une