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DES FACULTÉS NATURELLES, III, viii.

ment redescendu. En effet, la tunique interne de l’estomac, dont les fibres sont droites et qui tapisse l’œsophage et la bouche, s’étend sur les parties internes du larynx. Il n’est donc pas possible, quand elles sont tirées en bas par l’estomac, que le larynx ne soit aussi tiré en bas. Que les fibres circulaires par lesquelles se contractent les autres parties et l’estomac, n’en diminuent pas la longueur, mais en rétrécissent et en resserrent la largeur, c’est un fait dont on peut trouver la confirmation dans les œuvres d’Érasistrate lui-même. En effet l’estomac, dit-il, se contracte en tout sens sur les aliments pendant tout le temps de la coction. Or, s’il se contracte sans rien enlever de sa longueur à la cavité, c’est qu’il n’appartient pas au mouvement péristaltique de tirer en bas l’œsophage. L’effet indiqué par Érasistrate se produira seul : c’est que la partie supérieure étant contractée, la partie inférieure se dilatera. Ce fait même se produit, personne ne l’ignore, si l’on verse de l’eau dans l’œsophage d’un mort. C’est la conséquence du trajet d’une matière quelconque à travers un canal étroit. Il serait surprenant que, traversé par un corps volumineux, il ne se dilatât pas. Ainsi la dilatation des parties inférieures, par suite de la contraction des parties supérieures, est un fait commun aux corps inanimés traversés par quelque substance, et aux canaux vivants, qu’ils soient resserrés circulairement sur les substances qui les parcourent, ou qu’ils les attirent. Mais diminuer de longueur est le privilége des organes pourvus de fibres droites destinées à attirer. Or il a été démontré que l’œsophage était tiré en bas ; autrement il ne tirerait pas à son tour le larynx. Il est donc évident que l’estomac attire les aliments par l’œsophage, tandis que dans le vomissement, les matières sont transportées jusqu’à la bouche. Ce transport tient absolument béantes les parties de l’œsophage, distendues par ce retour des aliments, la présence d’un objet quelconque commençant à dilater la partie antérieure (supérieure), tandis qu’elle laisse dans un état de contraction la partie postérieure (inférieure), de sorte que l’état de l’œsophage ressemble exactement (sauf l’inversion des mouvements de dilatation et de contraction) à celui qu’il présente dans la déglutition ; mais l’attraction n’existant pas, la longueur se maintient entièrement la même dans des cas semblables. Aussi est-il plus facile d’avaler que de vomir, parce que la déglutition s’effectue par l’action des deux tu-