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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.



Chapitre viii. — Érasistrate nie la faculté attractive de l’estomac. — Réfutation de cette opinion par l’étude de la direction des fibres des tuniques de l’estomac (cf. Util. des parties, XIV, xiv). — Longue discussion sur ce point. — Passage d’Aristote sur la propriété attractive de l’estomac. — Vivisections qui prouvent cette propriété. — En résumé l’estomac jouit des quatre facultés attractive, rétentive, expulsive, altératrice.


Érasistrate n’en dit pas si long au sujet de la déglutition. Que dit-il ? « Il ne paraît y avoir dans l’estomac aucune attraction. » Cependant l’estomac possède deux tuniques créées, à coup sûr, dans quelque but ; ces tuniques se prolongent jusqu’à la bouche, la tunique interne demeurant telle qu’elle est dans l’estomac, l’autre devenant plus charnue dans l’œsophage. Ces tuniques ont, il suffit de les regarder pour s’en convaincre, leurs insertions de fibres opposées les unes aux autres. Dans quel but ont-elles été ainsi créées ? Érasistrate n’a pas cherché à l’expliquer ; nous allons le faire : la tunique interne a les fibres droites, car elle est destinée à attirer ; la tunique externe a les fibres transversales pour jouir du mouvement péristaltique. En effet, dans chacun des organes du corps qui se meuvent, c’est la direction des fibres qui détermine les mouvements. Examinez d’abord, si vous voulez, cette proposition sur les muscles, dont les fibres sont très-évidentes et dont les mouvements se voient très-bien à cause de leur vigueur. Après les muscles, regardez les organes physiques, et vous verrez qu’ils se meuvent exactement dans le sens des fibres. C’est pour cela que dans chaque intestin chacune des tuniques a des fibres circulaires, car elles opèrent seulement un mouvement péristaltique, elles n’exercent aucune traction. L’estomac a ses fibres droites pour attirer, ses fibres transverses pour embrasser. En effet, de même que dans les muscles, les mouvements ont lieu quand chacune des fibres est tendue et tirée vers son extrémité, de la même façon dans l’estomac, quand les fibres transverses sont tendues, nécessairement la largeur de la cavité comprise entre elles se rétrécit, et quand les fibres droites sont tirées et ramenées sur elles-mêmes, il n’est pas possible que la longueur ne soit pas diminuée. Or, dans la déglutition, le larynx paraît évidemment se resserrer et remonter à proportion que l’œsophage est tiré en bas. Et quand l’acte de la déglutition étant accompli, l’œsophage est délivré de la tension, alors le larynx paraît évidem-