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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.

Érasistrate, je ne sais comment, déclare que la pression de l’estomac est la cause de tout, du broiement des aliments, du départ des superfluités, de la distribution de ce qui est réduit en chyle. Pour moi, dans mille cas où j’ai incisé le péritoine d’animaux encore vivants, j’ai toujours trouvé tous les intestins pressant leur contenu ; pour l’estomac, sa pression n’est pas simple : immobile, il embrasse exactement les aliments en haut, en bas, dans tous les sens, de manière à paraître uni et adhérent à ces aliments. Dans ce cas, je trouvais toujours le pylore exactement clos et fermé comme l’orifice utérin chez les femmes enceintes. Quand la coction était parfaite, alors s’ouvrait le pylore, et l’estomac exerçait son mouvement péristaltique comme les intestins.


Chapitre v. — La vésicule biliaire et la vessie ont, comme l’estomac, une faculté expulsive et une faculté rétentive. — Il y a une diarrhée pour l’estomac comme pour les intestins.


Tous ces faits concordants démontrent que dans l’estomac, l’utérus et les vessies, il existe certaines facultés innées rétentives des qualités propres, expulsives des qualités opposées. Il a été démontré précédemment (II, ii et viii) que la vessie du foie attire à elle la bile. Un fait évident aussi, c’est que journellement elle la rejette dans l’estomac. Or, si la faculté excrétoire suivait immédiatement la faculté attractive, et si la faculté rétentive ne venait s’interposer entre elles deux, on devrait dans tous les cas, en disséquant les animaux, trouver dans la vessie une égale quantité de bile. C’est ce qu’on ne voit pas : on la trouve parfois très-pleine, parfois très-vide, parfois plus ou moins remplie, comme l’autre vessie qui reçoit l’urine. Nous sentons, en effet, sans qu’il soit besoin de dissection, et avant même que la vessie soit fatiguée par la grande quantité de l’urine, on irritée par son âcreté mordante, que l’urine continue à s’accumuler, fait qui prouve que la vessie possède aussi une faculté rétentive. De même parfois l’estomac, irrité par l’âcreté des aliments, les rejette avant que leur coction soit complète ; parfois encore, surchargé par la quantité d’aliments, ou mal disposé par le concours de ces deux circonstances contraires, il est