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DES FACULTÉS RÉTENTIVE ET EXPULSIVE.

nement suffit déjà à démontrer clairement la nécessité de la création d’une semblable faculté ; et quiconque réfléchit doit, après ce que nous avons dit, être intimement convaincu que, si l’on a admis en principe et prouvé que la nature est industrieuse et pleine de sollicitude pour l’animal, il est nécessaire qu’une semblable faculté existe en lui.


Chapitre ii. — Démonstrations par des faits évidents de l’existence de la faculté rétentive. — Parties du corps où elle se manifeste avec le plus d’évidence : estomac et utérus.


Pour nous qui habituellement, n’employons pas ce seul genre de démonstration (démonstration à priori), et qui y ajoutons les preuves convaincantes et irrésistibles tirées des faits évidents, nous allons passer actuellement à des preuves de cette espèce, et nous montrerons si manifestement la faculté rétentive dans certaines parties du corps, que son action sera perçue par les sens eux-mêmes ; moins évidente pour les sens dans quelques autres parties, elle pourra, là encore, être saisie par le raisonnement. Commençons donc notre démonstration par le premier point et choisissons méthodiquement certaines parties du corps qui nous permettent de vérifier exactement et de rechercher en quoi consiste la faculté rétentive. Pourrait-on mieux entreprendre cette recherche par un autre point que par les organes les plus considérables et les plus creux ? Je ne le crois pas. Il est probable, en effet, que la grandeur de ces organes manifestera plus évidemment leurs actions ; car, lors même que les petits organes posséderaient cette faculté à un degré très-énergique, son action ne serait pas facilement perçue par les sens. Les parties de l’animal les plus creuses et les plus considérables sont l’estomac, les matrices, qu’on appelle aussi utérus (ὑστέραι). Qui nous empêche de choisir ces organes et d’examiner leurs actions, en recherchant sur nous-mêmes celles qui sont visibles sans la dissection, et, pour celles qui sont obscures, en disséquant les animaux analogues à l’homme ? Ce n’est pas que même les animaux différents ne donnent généralement une idée suffisante de la faculté cherchée ; mais, outre la notion générale, nous aurons encore une notion spéciale sur nous-mêmes qui nous servira pour le diagnostic et le traitement