Cherchons donc ensemble comment l’aliment est attiré. Comment, si ce n’est de la même façon que le fer est attiré par la pierre aimantée, laquelle possède une faculté attractive d’une qualité semblable à elle ? Si la distribution a pour point de départ la compression de l’estomac, si après cela tout l’aliment se transporte dans les veines qui se contractent et poussent en avant, et si chacune des parties nourries attire à elle ce sang, abandonnant la théorie du remplacement de ce qui est évacué comme peu séante à un homme qui a supposé la nature industrieuse, nous éviterons ainsi la contradiction d’Asclépiade, que nous ne pouvons résoudre. En effet, l’argument disjonctif employé pour la démonstration se compose, non pas de deux, mais en réalité de trois propositions. Si nous l’employons comme n’en renfermant que deux, il y aura un défaut dans les preuves de la démonstration ; si nous l’employons avec ses trois formes, le raisonnement manquera de conclusions. C’est ce que n’aurait pas dû ignorer Érasistrate, s’il avait eu, ne fût-ce qu’en songe, quelque rapport avec les philosophes péripatéticiens.
Il en est de même de la génération des humeurs. N’ayant rien à en dire qui fût même médiocrement vraisemblable, Érasistrate pense que c’est folie d’étudier cette question, comme si de pareilles recherches étaient complétement inutiles. Mais, par Jupiter ! tandis