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DES FACULTÉS NATURELLES, II, vi.



Chapitre vii. — L’attraction de l’aliment s’opère en vertu du même principe que l’attraction du fer par l’aimant.


Cherchons donc ensemble comment l’aliment est attiré. Comment, si ce n’est de la même façon que le fer est attiré par la pierre aimantée, laquelle possède une faculté attractive d’une qualité semblable à elle ? Si la distribution a pour point de départ la compression de l’estomac, si après cela tout l’aliment se transporte dans les veines qui se contractent et poussent en avant, et si chacune des parties nourries attire à elle ce sang, abandonnant la théorie du remplacement de ce qui est évacué comme peu séante à un homme qui a supposé la nature industrieuse, nous éviterons ainsi la contradiction d’Asclépiade, que nous ne pouvons résoudre. En effet, l’argument disjonctif employé pour la démonstration se compose, non pas de deux, mais en réalité de trois propositions. Si nous l’employons comme n’en renfermant que deux, il y aura un défaut dans les preuves de la démonstration ; si nous l’employons avec ses trois formes, le raisonnement manquera de conclusions. C’est ce que n’aurait pas dû ignorer Érasistrate, s’il avait eu, ne fût-ce qu’en songe, quelque rapport avec les philosophes péripatéticiens.


Chapitre viii. — Que c’est bien à tort qu’Érasistrate a négligé la génération des humeurs. — Discussion et réfutation de la théorie de l’hydropisie. — Ardent à réfuter les théories ridicules, Érasistrate n’ose pas s’attaquer à celles des grands auteurs ; c’est ainsi qu’il trouve inutile de s’enquérir si la bile existe dans les aliments, ou si elle prend naissance pendant la digestion, bien que cette recherche soit importante même pour ses opinions relatives à la production de certaines maladies. — Sentiment d’Hippocrate, d’Aristote et d’autres auteurs sur la génération des humeurs. — Importance de la question pour expliquer la cause des maladies qui se réduisent à quatre espèces principales : les chaudes, les froides, les sèches, les humides. — La régularité des fonctions tient au juste tempérament des qualités élémentaires et leur lésion à l’inégalité du mélange. — En résumé, les humeurs sont produites dans l’estomac et dans le sang et ne sont pas contenues dans les aliments.


Il en est de même de la génération des humeurs. N’ayant rien à en dire qui fût même médiocrement vraisemblable, Érasistrate pense que c’est folie d’étudier cette question, comme si de pareilles recherches étaient complétement inutiles. Mais, par Jupiter ! tandis