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DES FACULTÉS ATTRACTIVE ET ALTÉRATRICE.

place. Il n’en est pas ainsi des veines dont la tunique peut s’affaisser sur elle-même et par conséquent effacer en retombant la cavité interne. Ainsi il y a erreur, je ne dirai certes pas dans la démonstration, mais dans l’hypothèse d’Érasistrate relative au remplacement de ce qui est évacué. D’un autre côté, fût-elle vraie, cette hypothèse est inutile, l’estomac pouvant agir par compression sur les veines, comme Érasistrate lui-même l’admettait, et les veines pouvant à leur tour se contracter sur leur contenu et le pousser en avant. En effet, outre les autres inconvénients de cette hypothèse, il n’y aurait pas dans le corps surabondance de sang (pléthore) si la distribution ne s’opérait que par le remplacement de la matière évacuée. Si donc la compression exercée par l’estomac s’affaiblit en avançant et ne peut se prolonger à travers tout le corps, et s’il est, en conséquence, besoin d’une autre opération pour l’envoi du sang dans toutes les parties, la théorie du remplacement de ce qui est évacué a été imaginée nécessairement. Mais il n’y aura pléthore dans aucune des parties situées après le foie, ou si cette pléthore existe, ce sera dans le cœur et dans le poumon, car le cœur seul entre les parties situées après le foie, attire l’aliment dans sa cavité droite, puis par la veine artérielle (artère pulmonaire ; cf. Util, des part., VI, vii, t. I, p. 400) l’envoie au poumon. Érasistrate lui-même veut qu’aucune des autres parties ne soit nourrie par le cœur à cause des épipliyses membraneuses (valvules. — Cf. Utilité des parties, VI, x-xi). Si pour concevoir la pléthore nous maintenons jusqu’au bout la force de la compression opérée dans l’estomac, nous n’avons plus besoin de la théorie du remplacement de ce qui est évacué, surtout si nous tenons compte de la contraction des veines qu’Érasistrate se plaît aussi à reconnaître.


Chapitre ii. — Ce n’est ni par la vaporisation, ni par l’horreur du vide que s’explique la sécrétion de l’urine. Ce n’est pas non plus en vertu de sa ténuité que la bile jaune se sécrète. Ce chapitre est encore dirigé contre Érasistrate et ses sectateurs.


Il faut en revenir aux reins, même contre le gré d’Érasistrate, et montrer en eux la preuve éclatante de l’erreur de ceux qui rejettent l’attraction. Personne en effet n’a avancé une autre assertion vraisemblable ; personne, comme nous le démontrions précédem-