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DES FACULTÉS NATURELLES, II, i.
LIVRE DEUXIÈME.


des facultés naturelles.


Chapitre premier. — Si c’est en vertu d’une faculté attractive que s’opère la sécrétion de l’urine, c’est aussi par un semblable procédé que s’opère la distribution de l’aliment (nutrition) et non par la théorie de l’horreur du vide comme le veut Érasistrate.


Il y a nécessité, nous venons de le démontrer dans le livre précédent, non-seulement pour Érasistrate, mais encore pour tous ceux qui veulent traiter utilement de la sécrétion de l’urine, de reconnaître qu’il existe dans les reins une certaine faculté qui attire à eux une qualité telle qu’on la trouve dans l’urine. Nous rappelions eu même temps que l’urine ne se porte pas dans la vessie en traversant les reins d’une autre façon que le sang dans toutes les parties de l’animal, et que la bile jaune n’est pas séparée par un autre procédé (cf. III, xii). En effet, après avoir démontré à propos d’un organe quelconque l’existence de la faculté qu’on appelle attractive ou épispastique, il n’y a plus aucune difficulté à l’admettre dans les autres organes. La nature n’a pas attribué une faculté semblable aux reins, sans l’attribuer aussi aux vaisseaux qui attirent l’humeur bilieuse. Et en l’accordant à ceux-ci, elle l’a également accordée à chacune des autres parties. Si cela est vrai, on doit s’étonner des assertions d’Érasistrate sur la distribution des aliments, assertions si fausses qu’elles n’ont pas même échappé à Asclépiade. Une vérité incontestable pour Érasistrate, c’est que, quand le sang coule hors des vaisseaux, il arrive de deux choses l’une : ou le lieu demeure subitement vide, ou une nouvelle colonne de sang succède immédiatement et va remplir la place vacante. Pour Asclépiade, il ne dit pas qu’une de ces deux choses doit arriver, il dit qu’une des trois choses suivantes doit nécessairement se passer dans les vaisseaux qui se vident : ou le lieu demeure subitement vide, ou une nouvelle colonne de sang succède, ou le vaisseau se contracte. En effet pour les roseaux et les tubes plongés dans l’eau, il est vrai de dire que l’air contenu dans leur cavité venant à être expulsé, ou le lieu demeure subitement vide, ou une nouvelle colonne d’air suivant, vient remplir sa