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DES FACULTÉS NATURELLES, I, xvi.

l’œsophage. » Comment cela ne semble-t-il pas, objectera peut-être un de ses disciples ? Quand on dit que les parties supérieures de l’œsophage se contractent, que les parties inférieures se dilatent, cela n’indique-t-il pas une contraction ? A notre tour, dirons-nous, comment ne voyez-vous pas l’attraction qu’exerce l’estomac ? Cette dilatation constante des parties inférieures de l’œsophage, quand a lieu la contraction des parties supérieures, n’est-elle pas la marque de l’attraction ? S’il revient au bon sens et reconnaît que le fait apparent ne prouve pas plus en faveur de l’une des opinions que de l’autre, mais s’applique à toutes deux également, nous lui montrerons ainsi le droit chemin qui mène à la découverte de la vérité ; mais nous reparlerons bientôt de l’estomac.

La distribution de l’aliment n’a aucun besoin [pour être expliquée] de la théorie du remplacement de ce qui est évacué (horreur du vide ; cf. II, i), une fois que la faculté attractive est accordée aux reins. Cette faculté, bien qu’il en connût évidemment l’existence, Érasistrate ne l’a ni mentionnée, ni réfutée ; il n’a manifesté d’aucune façon son opinion sur la sécrétion de l’urine. Pourquoi, ayant annoncé au début de son ouvrage Sur l’ensemble des choses qu’il traitera des opérations naturelles, expose-t-il d’abord leur nombre, leur mode d’action, dans quels lieux elles s’exercent, tandis qu’il se contente, au sujet de la sécrétion de l’urine, de déclarer qu’elle s’opère par les reins, sans dire comment elle s’opère ? À propos de la coction il nous apprend sans profit comment elle s’opère, et il se consume en détails inutiles sur la sécrétion de la superfluité bilieuse ; il aurait, en effet, suffi d’énoncer les parties par lesquelles s’opèrent ces fonctions, sans exposer comment elles s’opèrent. Mais il aurait pu dire en parlant de la sécrétion des reins non-seulement par quels organes, mais de quelle façon elle s’opère, comme il l’a fait, je pense, pour la distribution de l’aliment. En effet, pour cette dernière, il ne s’est pas borné à dire qu’elle s’effectue par les veines, il a encore expliqué comment elle s’effectue, c’est-à-dire il l’a expliquée par la théorie du remplacement de ce qui est évacué. Mais, quant à la sécrétion de l’urine, il écrit qu’elle se fait par les reins, sans ajouter comment elle s’opère ; en effet, il n’y avait pas ici, je pense, à parler de la théorie du remplacement de ce qui est évacué. À ce compte-là, personne jamais ne mourrait d’une rétention d’urine, puisqu’il ne pourrait