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DES FACULTÉS NATURELLES, I, xiii.

péritoine, mais encore l’épigastre, se répandraient dans l’air ambiant ou du moins s’accumuleraient sous la peau.

Les disciples actuels d’Asclépiade s’efforcent de répondre à cette objection, bien que quand ils discutent la question ils soient toujours en butte aux moqueries de leurs adversaires quels qu’ils soient ; tant la jalousie naturelle aux sectes est un mal indomptable, invincible entre tous et plus incurable que la gale. Un sophiste de notre temps, fort versé en beaucoup de matières et rompu aux discussions, habile à s’exprimer si jamais homme le fut, étant venu un jour à discourir avec moi sur ce sujet, était si loin d’être troublé par un de mes arguments qu’il s’étonnait, dit-il, que je cherchasse à détruire par des raisons frivoles des faits évidents. On voit tous les jours fort clairement, ajoutait-il, des vessies qu’on remplit d’eau ou d’air, dont on lie le col et qu’on presse sur tous les points, ne rien laisser échapper et garder exactement tout leur contenu. Pourtant, disait-il, s’il y avait des conduits grands et visibles, aboutissant des reins aux vessies, le liquide qui aurait pénétré dans les vessies pourrait, par ces conduits, en être parfaitement expulsé en cas de pression. Après ces paroles et d’autres prononcées d’une voix précipitée et claire, tout à coup il s’élança dehors, comme si je ne pouvais avoir en réserve aucune réponse convaincante. Ainsi donc les serviles disciples de pareilles sectes, non-seulement ne possèdent aucune saine doctrine, mais ne daignent même pas s’instruire. En effet, tandis qu’il faudrait s’enquérir de la cause pour laquelle le liquide peut pénétrer par les uretères dans la vessie, mais ne saurait retourner par le même chemin, et admirer en cela l’art de la nature, ces sophistes ne veulent rien apprendre, et de plus ils outragent la nature elle-même en prétendant qu’elle n’avait pas de but quand elle créait maints autres organes et les reins en particulier.

Il en est qui, ayant toléré qu’on démontrât sous leurs yeux que les uretères venant des reins s’insèrent sur la vessie, ont osé dire les uns que ces uretères ont été créés sans but, les autres que ce sont des conduits spermatiques, et qu’en conséquence ils s’insèrent sur le col de la vessie et non sur le corps même de cet organe. Après leur avoir montré que les vrais conduits spermatiques s’insèrent au-dessous des uretères sur le col de la vessie, nous pensions que si naguère leurs idées étaient fausses, nous allions les