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DES FACULTÉS NATURELLES, I, vii.

non-seulement diffèrent de toutes les autres [parties], mais encore diffèrent l’une de l’autre, et les conduits qui, débouchant de la vésicule biliaire comme de petits canaux (canal hépatique et ses radicules), vont s’insérer sur le foie ne ressemblent en rien, ni aux artères, ni aux veines, ni aux nerfs. Nous avons traité plus longuement ces questions dans d’autres écrits et dans notre ouvrage Sur l’anatomie d’Hippocrate (ouvrage perdu. Voy. Dissert. sur les écrits de Galien).

Toutes les facultés spéciales altératrices de la nature ont créé telle qu’elle est la substance même des tuniques de l’estomac, des intestins et des matrices. Mais pour l’assemblage des parties, pour la coaptation de celles qui s’implantent [les unes sur les autres], pour l’insertion des unes sur les autres, pour la configuration des cavités intérieures et pour toutes autres choses semblables, c’est une autre faculté qui a été chargée de ce travail, faculté que nous nommons configurative (plastique). Nous disons de cette faculté qu’elle est ingénieuse, ou plutôt qu’elle révèle un art excellent, supérieur, fabriquant tout dans un but, en sorte qu’aucune chose n’est inutile, ni superflue, ni disposée de telle façon qu’elle puisse être mieux, étant différemment. C’est ce que nous démontrerons dans notre ouvrage Sur l’utilité des parties.


Chapitre vii. — De la faculté d’accroissement ; époque de la vie à laquelle elle domine ; de son essence. — Explication du jeu de la vessie, familier aux enfants d’Ionie.


Passant maintenant à la faculté d’accroissement, nous rappellerons d’abord qu’elle existe dans les fœtus aussi bien que la faculté de nutrition. Dans cette période, cependant, ces deux facultés sont comme les subordonnées des facultés précitées (celles d altération et de configuration), et ne s’arrogent pas par elles-mêmes le premier rôle. Mais quand l’animal a atteint sa grandeur complète, pendant tout le temps qui suit l’enfantement jusqu’à l’âge adulte, alors domine la faculté d’accroissement. Elle a pour auxiliaires et pour subordonnées les facultés d’altération et de nutrition. Quel est donc le propre de la faculté d’accroissement ? C’est d’étendre dans tous les sens les parties naturelles définies (πεφυκότα, parties solides). On appelle ainsi les parties solides du corps, artères, veines, nerfs, os, cartilages, membranes, ligaments et toutes les tuniques