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DÉFINITIONS ET GÉNÉRALITÉS.

(parties similaires) du corps. Il faut vous rendre compte de ces éléments, non par la théorie, mais par vos propres yeux, au moyen des dissections. La nature, à l’instant où l’animal est engendré, crée l’os, le cartilage, le nerf, la membrane, le ligament, le vaisseau et toutes choses semblables, à l’aide d’une faculté qui, en termes généraux, est la faculté génératrice et altératrice, et qui, pour considérer les détails, comprend les facultés productrices du chaud, du froid, de l’humidité, du sec, et celles qui naissent de leur mélange, comme la faculté ossifique, neurifique, cartilaginifique, car nous devons employer ces termes en vue de la clarté. À cette espèce appartiennent la chair propre du foie, celle de la rate, des reins, du poumon et du cœur. C’est ainsi encore que la substance propre de l’encéphale, de l’estomac et de l’œsophage, des intestins et des matrices est un élément sensible, homoïomère, simple et non composé. En effet, si vous retranchez de chacun des organes cités les artères, les veines et les nerfs, ce qui reste de chacun d’eux est simple et élémentaire, eu égard aux sens. Parmi ces organes, ceux qui sont composés de deux tuniques différentes l’une de l’autre, mais toutes deux simples, ont autant d’éléments que de tuniques : je citerai l’estomac, l’œsophage, les intestins et les artères. Chacune des tuniques possède une faculté altératrice propre, qui du sang menstruel a engendré la partie. Ainsi, les facultés altératrices spéciales sont aussi nombreuses dans chaque genre d’animal qu’il existe en lui de parties élémentaires.

Il est également nécessaire que les fonctions comme les utilités existent en propre dans chacune des parties spéciales, par exemple, celles des conduits qui des reins aboutissent à la vessie et qu’on nomme uretères. Ces conduits, en effet, ne sont pas des artères puisqu’ils ne battent pas, et ne sont pas composés de deux tuniques ; ce ne sont pas des veines puisqu’ils ne renferment pas de sang, et que leur tunique ne ressemble en rien à celle de la veine. Ils s’éloignent encore plus des nerfs que des susdits organes. Que sont-ils donc ? demandera-t-on ; comme s’il était nécessaire que toute partie soit artère, veine ou nerf, ou composée de ces organes, et comme si nous ne soutenions pas précisément qu’à chacun des organes spéciaux est attachée une substance propre qui les fait ce qu’ils sont. En effet, les deux vessies, celle qui reçoit l’urine et celle qui reçoit la bile jaune (vésicule biliaire),