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DÉFINITIONS ET GÉNÉRALITÉS.



Chapitre ii. — Explication des termes employés dans cet ouvrage. — Le mouvement est le changement d’un état antérieur ; le repos est le maintien dans l’état primitif. — Opinion des sophistes sur la non-réalité des changements de la substance. — Sentiment d’Hippocrate, d’Aristote et de Chrysippe sur ce sujet. — Ce que c’est que l’œuvre, l’action et la faculté.


Nous chercherons dans cet ouvrage par quelles facultés ces opérations sont produites, ainsi que toute autre opération de la nature qui pourrait encore exister. Mais d’abord il faut distinguer et expliquer clairement chacun des termes que nous emploierons dans ce livre et l’acception qu’il y recevra. L’explication des termes donnera à l’instant une idée des opérations naturelles. Donc, si un corps n’éprouve aucune modification de son état antérieur, nous disons qu’il est au repos (ἡσυχάζειν) ; s’il s’en écarte en quelque chose, nous disons qu’il a subi un mouvement (κινεῖσθαι) relativement à ce quelque chose ; s’il s’en écarte en plusieurs façons, c’est qu’il aura subi des mouvements variés. Si, de blanc qu’il était, ce corps devient noir, ou si, étant noir, il devient blanc, il éprouve un mouvement relativement à sa couleur. Si, de doux qu’il était jusqu’alors, il devient âpre, ou, en sens inverse, si étant âpre il devient doux, on dira que ce corps a subi un mouvement relativement à sa saveur. Ces deux modifications et les précédentes seront appelées des mouvements relatifs à la qualité. Nous n’appelons pas mouvements seulement les modifications survenues dans la couleur et la saveur : qu’un corps froid s’échauffe, ou qu’un corps chaud se refroidisse, nous disons que cela est un mouvement ; nous le disons encore si d’humide qu’il était il devient sec, ou si étant sec il devient humide. A tous ces phénomènes nous appliquons le terme commun d’altération (ἀλλοίωσις), ce qui est une espèce de mouvement. Une autre espèce s’observe dans les corps qui changent de place, et dont on dit qu’ils passent d’un lieu dans un autre. À cette espèce correspond le terme de transport (φορά). Ces deux mouvements sont simples et primitifs. De ces deux mouvements résultent le mouvement d’accroissement (αὔξησις) et celui d’amoindrissement (φθίσις), quand un corps devient plus grand ou plus petit qu’il n’était, en conservant sa forme propre. Il existe deux autres mouvements : la formation (γένεσις) et la destruction (φθορά). La formation est le mouvement vers