Ce livre est pour moi le dernier, sur l’utilité des parties qui sont dans le corps humain ; car il ne reste aucune partie dont je n’aie parlé d’une manière générale. Comme l’utilité n’est ni égale ni la même pour toutes les parties, il était mieux de distinguer et de dire ce qui était propre à chacune des espèces d’utilités. La fonction diffère donc de l’utilité d’une partie, ainsi qu’il a été dit plus haut (cf. t. I, p. 522, note 1), en ce que la fonction est un mouvement actif et efficace (δραστική) et que l’utilité n’est rien autre chose que ce que le vulgaire appelle commodité (εὐχρηστία). J’ai dit que la fonction était un mouvement actif, parce que beaucoup de mouvements sont passifs. On les appelle mouvements par affection. Ils ont lieu dans certaines parties quand d’autres se meuvent activement. Ainsi il existe un mouvement pour les os des membres par l’action des muscles qui s’y fixent, et qui meuvent, tantôt en dehors, tantôt en dedans, les os des articulations ; donc, par rapport au premier moteur, qui est le principe de l’âme, les muscles doivent être considérés comme un organe. Mais, par rapport à l’os qui est mis en mouvement par les muscles, ces muscles seraient à la fois organes et auteurs du mouvement. En conséquence, la première utilité pour les animaux est celle qui vient de la fonction ; la se-