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DE L’UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XVII, i.
LIVRE DIX-SEPTIÈME.


épilogue..


Chapitre premier. — Différence entre la fonction et l’utilité. — Des mouvements actifs et des mouvements passifs. — Qu’il n’existe dans les animaux aucune partie inutile. — De la trompe de l’éléphant et de son utilité. — Critique sévère de ceux qui refusent toute sagesse et tout art à la nature, sous prétexte que les atomes sont les éléments des corps. — Contradiction dans ceux qui admirent un habile statuaire et qui calomnient la nature. — Proportionnalité dans la grandeur des membres. — Du bras et de la jambe sous ce rapport. — Combien sont pervers ceux qui cherchent une anomalie dans des milliers de milliers d’hommes, pour en faire un sujet d’attaques contre la nature. — La peau est une preuve de l’art de la nature. — Un esprit doué d’une puissance admirable habite les corps terrestres. Un esprit doué d’une puissance plus admirable encore habite les corps célestes. — La science de l’utilité constitue une théologie parfaite. — L’art de la nature se révèle dans le plus petit objet et dans les animaux les plus vils comme dans les plus imparfaits.


Ce livre est pour moi le dernier, sur l’utilité des parties qui sont dans le corps humain ; car il ne reste aucune partie dont je n’aie parlé d’une manière générale. Comme l’utilité n’est ni égale ni la même pour toutes les parties, il était mieux de distinguer et de dire ce qui était propre à chacune des espèces d’utilités. La fonction diffère donc de l’utilité d’une partie, ainsi qu’il a été dit plus haut (cf. t. I, p. 522, note 1), en ce que la fonction est un mouvement actif et efficace (δραστική) et que l’utilité n’est rien autre chose que ce que le vulgaire appelle commodité (εὐχρηστία). J’ai dit que la fonction était un mouvement actif, parce que beaucoup de mouvements sont passifs. On les appelle mouvements par affection. Ils ont lieu dans certaines parties quand d’autres se meuvent activement. Ainsi il existe un mouvement pour les os des membres par l’action des muscles qui s’y fixent, et qui meuvent, tantôt en dehors, tantôt en dedans, les os des articulations ; donc, par rapport au premier moteur, qui est le principe de l’âme, les muscles doivent être considérés comme un organe. Mais, par rapport à l’os qui est mis en mouvement par les muscles, ces muscles seraient à la fois organes et auteurs du mouvement. En conséquence, la première utilité pour les animaux est celle qui vient de la fonction ; la se-