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DES NERFS, DES ARTÈRES ET DES VEINES.

toïdien) ; il en est de même du muscle situé aux parties concaves des omoplates (sous-scapulaire) ; comme aussi ceux qui du sternum se portent aux bras (pectoraux), sont très-proches du muscle cité précédemment. Ces muscles ascendants reçoivent des nerfs qui sortent des espaces intercostaux, et d’autres qui viennent, par des flexions obliques, de la région la plus reculée du cou, près des aponévroses. La moelle cervicale envoie des nerfs aux muscles qui descendent du cou sur le thorax. Ayant exposé assez, longuement, dans le traité Des causes de la respiration (ouvrage perdu) et dans le Manuel des dissections (VIII, iv suiv. et partie inédite), le trajet des nerfs aux muscles intercostaux, je pense qu’il est inutile d’expliquer de nouveau ici l’art de la nature, comme aussi de parler du trajet des nerfs qui vont au diaphragme, et que j’ai décrits dans le livre treizième (chap. v et ix). Mais il est nécessaire peut-être de ne pas omettre ce dont il n’a pas encore été parlé précédemment, et ce qui n’a pas une structure semblable aux parties sur lesquelles je viens de discourir.

Les muscles du sommet de l’épaule (deltoïde), qui élèvent le bras tout entier, ont besoin d’un nerf fort, puisqu’ils sont chargés de soulever une partie très-grande, et il faut aussi que ce nerf s’insère à la partie supérieure du muscle. D’où conduirons-nous donc dans ce muscle un nerf ainsi élevé ? Ce n’est ni de l’air ambiant ni de la tête, attendu que les muscles du cou, étant superficiels, rendraient son trajet peu sûr. Il n’était pas possible non plus de faire venir du cou, à travers les parties superficielles, dans un muscle élevé, un nerf couché sous la peau et oblique dans son trajet. Il me semble donc que par le raisonnement nous ne pouvons former aucun nerf convenable pour le muscle du sommet de l’épaule ; mais cela a été facilement exécuté par la nature, qui a tiré un nerf de la moelle (nerf circonflexe), entre la quatrième et la cinquième vertèbre du cou, et l’a conduit à la région externe et supérieure du sommet de l’épaule assez profondément, pour qu’il ne paraisse ni vers le col de l’omoplate ni vers l’articulation ; elle a ménagé aux deux divisions de ce nerf (branches collatér. et branches terminales) un trajet dans la partie la plus profonde de cette région, en conduisant l’une sur la partie supérieure du col de l’omoplate, et en faisant passer l’autre sous cette partie ; ensuite elle les courbe l’un et l’autre pour les ramifier dans les mus-