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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, iv-v.

arriver à cette flexion, et, sans le témoignage des yeux, on croirait que celui qui l’explique est dans la fiction plutôt que dans la réalité. Cependant, comme j’ai exposé les autres questions à l’aide de la parole, je ne veux pas reculer devant cette explication.

Rappelez-vous cette artère de la cavité droite du thorax dont je parlais plus haut (tronc brachio-céphalique) : sa position est oblique, elle engendre d’abord la carotide qui a une direction ascendante ; puis elle arrive obliquement par son autre partie à la première côte ; considérez alors si pour la flexion du nerf droit descendu à travers le cou tout entier et adhérant à la carotide jusqu à l’endroit où elle se détache du tronc, vous pouvez indiquer une région préférable à celle que la nature a trouvée. En effet, à l’endroit où, après la naissance de la carotide, l’artère (sous-clavière) se détache et marche obliquement, à cet endroit seulement il était possible, et nécessaire, bien qu’il y eût du danger à cela, de replier le nerf ; car s’il existait une autre région préférable à celle-ci, la nature eût mieux fait de s’adresser à elle en délaissant la première. En réalité, comme il n’y en a aucune autre, et que dans la partie droite du thorax la flexion dont il s’agit n’est possible que là où nous avons dit, la nature, il est vrai, en reconnaît les dangers, mais contrainte par la nécessité, elle a mis en œuvre tous les moyens capables d’assurer au nerf le degré de sécurité qu’il était possible de lui donner. D’abord elle a détaché du grand nerf (pneumo-gastrique) le nerf récurrent à l’endroit où il touche l’artère droite (sous-clavière droite), puis le plaçant sur le dos de cette artère, elle l’a fléchi au niveau de l’angle qui se produit à la naissance de la carotide ; car elle a conduit ce nerf à la partie externe de ce vaisseau, puis l’enroulant autour du tronc le plus volumineux (tronc brachio-céphalique), à l’angle que font les deux vaisseaux, elle commence à le faire remonter de cet endroit le long des parties internes de la carotide, le plaçant sur le côté droit de la trachée-artère. Quand il remonte après la flexion, la nature lui offre, comme une main pour le soutenir, une ramification de la sixième paire, ramification qui, en le rattachant au grand nerf, lui procure sécurité à la fois dans sa flexion et dans son ascension. De chaque coté, à droite et à gauche, la flexion est protégée par des ramifications de la sixième paire, celles-là même qu’elle détache dans cette région (? — nerfs car-