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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XVI, iv.

fallait, en conséquence, qu’il existât quelque part un corps solide dans une position transversale ou tout au moins oblique ; car, les nerfs marchant d’abord de haut en bas, ne pouvaient revenir sur leurs pas sans se replier autour d’un semblable corps. Mais, comme il n’en existait aucun de ce genre dans tout le cou, la nature a été obligée d’amener au thorax la paire de nerfs, et là d’y chercher le moyen de flexion. Aussitôt qu’elle l’eut trouvé, elle fit passer les paires de nerfs autour de cette borne et les ramena le long du cou au larynx. Elle n’a pas, il est vrai, donné la même flexion à chacune des deux paires, et elle semblerait avoir oublié l’équité en donnant à des nerfs égaux une position inégale. Il est, en effet, une des deux paires qu’elle a fait descendre dans le thorax à une distance considérable, tandis qu’elle ramenait l’autre presque immédiatement au cou (à gauche, le récurrent embrasse la crosse de l’aorte, à droite l’artère sous-clavière). Quelle est la cause de cette distinction ? Ce n’est pas la différence des nerfs, puisqu’ils sont égaux de tout point, mais la structure même des régions qu’ils traversent : dans la cavité gauche du thorax, la grande artère, qui, disions-nous (VI, v et xiv ; t. I, pp. 394 et 431), sort du cœur comme un vaste tronc, remonte d’abord obliquement (crosse de l’aorte), puis se divisant tout à coup, s’appuie par sa partie la plus volumineuse sur le rachis (aorte descendante) ; par l’autre, la moins considérable, elle se dirige vers la clavicule (aorte ascendante) ; là, d’une part elle distribue une de ses branches dans l’épaule, le bras, la portion gauche du cou, et dans toutes les autres parties situées de ce côté ; d’une autre part, elle remonte vers le sternum et là se partage de nouveau en deux branches inégales : l’une à gauche, moindre, qui forme l’artère carotide gauche ; l’autre à droite (tronc brachio-céphalique), plus forte, remonte obliquement et produit, après s’être avancée un peu, de nombreuses ramifications. En effet, une artère se porte vers les parties élevées du thorax (artère intercostale infér.). Une autre, le long du sternum, descend à la mamelle droite (mammaire interne) ; avant celles-ci la carotide droite se détache en remontant, puis le reste de l’artère, se dirigeant obliquement vers la naissance de la première côte, se distribue dans l’épaule, le bras et les parties droites du cou (artère sous-clavière droite).