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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XV, viii.

ment à relever le tibia, mais encore à fléchir le fémur, car s’il eût pris naissance au-dessous de l’articulation de l’aine, il n’aurait fait mouvoir que le tibia. C’est même une disposition prévoyante de la nature qui a fait naître ce muscle au-dessus de l’articulation de la hanche, afin que chemin faisant il puisse exécuter un autre mouvement nécessaire à l’animal.

Les muscles adducteurs internes du fémur sont d’abord les deux muscles précités qui dérivent des parties antérieures du pubis (voy. Dissert. sur l’anat.), et qui sont capables de tirer le membre, non-seulement en dedans, mais encore de le fléchir modérément ; ensuite le troisième (droit antér.), qui sans avoir la longueur des précédents muscles, est encore assez long. En effet, issu des parties antérieures du pubis, il s’étend le long de tout le membre jusqu’au genou où il se termine sur sa tête interne (condyle interne du tibia). La portion interne du très-grand muscle (faisceau des adducteurs) a encore la même action. Le fémur est ramené en dehors par l’une des portions du muscle cité le premier (l’une des fasciculations du grand fessier) entre tous, par le muscle dérivé de l’os large (pyramidal), qui, disions-nous, lui imprime un léger mouvement circulaire. Il y a encore deux autres muscles qui meuvent le fémur ; ils naissent, l’un des parties internes, l’autre des parties externes du pubis (obturateurs interne et externe ; jumeaux). Tous deux s’enroulant sur l’os nommé ischion arrivent au même point et par des tendons robustes s’insèrent dans une seule cavité, sur les parties postérieures du fémur, là surtout où commence à s’élever le grand trochanter. De tous les muscles cités, ceux-là seuls qui tirent sur eux-mêmes font tourner et mouvoir circulairement le fémur. En effet, comme je l’ai expliqué dans ma première énumération, ceux des muscles extenseurs du membre qui, secondairement, font tourner le fémur sur lui-même, ne lui impriment en ce sens qu’un léger mouvement, puisque la nature les a créés en premier lieu pour tendre l’articulation de l’ischion.

Nous avons maintenant passé en revue tous les muscles moteurs du fémur dont le nombre et la grandeur sont en harmonie avec l’utilité des mouvements auxquels ils président. De ce que nous avons dit ressort clairement l’utilité des points d’origine et d’insertion, et aussi de la disposition intermédiaire de chaque muscle.