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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XV, viii.

animaux faits pour marcher qui n’en ait que deux. Les jambes du singe sont comme celles de l’homme enfant quand il commence à faire des efforts pour s’en servir (cf. les chap. i à vi, viii, ix et xvi du liv. III). En effet il marche avec les quatre membres comme les quadrupèdes, et il se sert des membres antérieurs en guise de mains. Mais quand l’homme est devenu grand il ne se sert plus des membres antérieurs en guise de pieds, tandis que le singe continue à les employer à un double usage, parce qu’il a été disposé à la fois pour grimper rapidement comme les reptiles et pour courir d’un pas mal assuré comme un petit enfant ; car il ne pouvait être bien conformé en vue des deux fonctions. En conséquence il a les doigts des pieds très-écartés les uns des autres, et plusieurs des muscles qui meuvent l’articulation du genou descendent assez loin sur la jambe. De même encore chez lui l’articulation de la hanche ressemble beaucoup à celle de l’homme, mais elle n’est pas exactement conforme comme l’est l’ensemble du bras. De plus les muscles charnus qui constituent les fesses sont ridicules chez le singe, comme tout le reste, car nous avons montré que cet animal est une imitation risible de l’homme (III, xvi ; t. I, p. 277). Chez l’homme elles sont parfaitement disposées, tant pour la décence des parties nécessaires, que pour garantir l’anus de toute contusion et gêne dans la position assise. Le singe a les fesses seules plus tronquées ; tout le reste est disposé comme chez l’homme. Jugez donc sur le singe la discussion suivante à laquelle je vais me livrer touchant les muscles qui meuvent l’articulation de la hanche. Les anatomistes qui nous ont précédé ont aussi voulu faire connaître ces muscles d’après le singe ; mais de même qu’ils avaient omis beaucoup de choses dans tout le corps, ils ont ici omis des muscles entiers. Nous avons nous-même écrit un traité spécial Sur la dissection des muscles (cf. chap. xxxiii, éd. Dietz). Nous avons également décrit dans le Manuel des dissections (II, iv, v, ix) quels sont le nombre et la forme des muscles de cette région, et nous indiquions en même temps les raisons qui avaient induit en erreur nos devanciers, à l’égard des muscles.

Comme l’articulation de la hanche devait être fléchie quand la jambe se lève, tendue quand elle s’abaisse, et que son action principale réside dans ces mouvements (car elle est moins utile quand une jambe se rapproche de l’autre, quand elle s’écarte en dehors,