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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XV, v.

parties, prise à part, est naturellement très-faible. Si donc les membranes étaient non-seulement agglomérées comme le sont les substances des objets tissés et tressés par nous, mais encore possédaient une cohérence exacte, leur force s’en trouverait considérablement accrue. Il n’est donc pas étonnant que les quatre membranes superposées tirent de la force de leur union intime. Ce qu’il y a de plus étonnant encore, c’est que non-seulement elles reposent les unes sur les autres, mais qu’elles sont soudées en plusieurs endroits, et aussi qu’en plusieurs endroits elles se rattachent mutuellement par de minces prolongements de fibres, la nature ayant voulu les unir autant que possible afin que toutes conjointement obtinssent cette force qui manquait à chacune d’elles prises isolément. Pourquoi, dira-t-on peut-être, la nature, pourvoyant à la sécurité de toutes les membranes, n’a-t-elle pas, dès le principe, créé forte chacune d’elles ? Si elle les eût faites épaisses et dures, car il n’était pas possible de leur donner la force par un autre moyen, un fardeau lourd et en même temps très-volumineux eût été attaché à l’utérus de la femme grosse, fardeau qui non-seulement eût été fâcheux pour celle-ci, mais qui devait encore rétrécir sans nécessité la place réservée au fœtus. En outre, chacune d’elles se fût malaisément rompue au temps de l’enfantement. Afin donc que toute la place restât libre pour le fœtus, que la femme grosse fût moins incommodée par le poids et que les membranes se rompissent facilement pendant l’accouchement, la nature avec raison, créant minces toutes les membranes, a pourvu à leur sécurité en les rattachant les unes aux autres.

Quel expédient, car il me reste à le faire connaître, la nature a-t-elle inventé pour que, tout en ayant déjà ouvert le méat urinaire dans le col de la vessie, néanmoins aucun animal pendant la gestation n’urine par ce méat, mais que toute l’urine remonte à l’ombilic et à l’ouraque ? Comme la vessie avait, pendant la vie fœtale, à ses deux extrémités des canaux excrétoires, il semble que l’urine ne devait pas moins être expulsée par l’ouraque que par le col. Les hypothèses des médecins à cet égard sont tout à fait absurdes, bien qu’à première vue elles paraissent très-plausibles. En effet, ces deux propositions passant comme démontrées que chez l’homme l’émission de l’urine est volontaire, et que le fœtus