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DES PARTIES PROPRES AU FŒTUS.

meurent pendant longtemps au nombre de deux ? N’est-ce pas parce qu’il était plus sûr pour les veines de ne former en se réunissant qu’un grand vaisseau, En effet, ce qui est plus volumineux est toujours moins exposé aux lésions ; d’ailleurs ce vaisseau devait s’insérer sur une seule partie du foie. Pour les artères qui devaient cheminer en toute sûreté sur la vessie, sans pénétrer immédiatement dans le ventricule gauche du cœur, il n’était pas nécessaire qu’elles ne formassent qu’un tronc. Évidemment, si la nature les eût fait monter, suspendues, vers le cœur, comme les veines vers le foie, elle eût immédiatement réuni ces artères en une seule.


Chapitre v. — Origine du nom de la membrane allantoïde. — Position des vaisseaux ombilicaux par rapport à l’ouraque. — Du chorion. — Utilité de l’allantoïde et des eaux de l’amnios : pendant la vie intra-utérine, ces eaux soutiennent le fœtus suspendu, et, au moment de l’accouchement, elles facilitent son expulsion. — Admirables dispositions prises par la nature pour la juxtaposition et l’entrelacement des membranes. — Comment il se fait que l’urine contenue dans la vessie s’échappe, non par le canal de l’urèthre, mais par l’ouraque, dans l’allantoïde ; réfutation des erreurs commises par les médecins à ce sujet. — Comparaison de l’ouraque et du canal de l’urèthre.


Il existe donc, comme nous le disions (chap. iv), quatre vaisseaux à l’ombilic, deux artères et deux veines ayant l’ouraque à leur centre ; tel est, en effet, le nom donné ordinairement par les anatomistes au canal qui du fond de la vessie amène l’urine dans la membrane allantoïde dont nous parlions tout à l’heure. Cette membrane est ainsi appelée à cause de sa ressemblance avec une saucisse.

Des quatre vaisseaux qui entourent l’ouraque, les veines se trouvent à la partie supérieure ; car il était préférable qu’elles remontassent immédiatement vers le foie. Les artères se trouvent à la partie inférieure, car il était préférable qu’elles descendissent portées sur les côtés de la vessie. La nature a donc immédiatement établi en un lieu favorable l’une et l’autre paire de vaisseaux ; et par ces vaisseaux, comme par des troncs, l’embryon tire de la matrice le sang et le pneuma. Entre tous ces vaisseaux et les petits vaisseaux qui s’insèrent dans la matrice elle-même, se trouve une sorte de chevelu.

On appelle chorion (placenta) cette radication formée d’une