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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, xiv.

lui en agissant avec les fibres droites, qu’il rejette avec les fibres transversales, et qu’il retient avec toutes les fibres. La membrane [péritonéale — voy. IV, x et xvii] externe qui enveloppe les deux matrices les unit toutes deux, les recouvre et les rattache aux parties voisines.

Il existe encore certains autres ligaments qui les rattachent au corps du rachis et aux autres corps voisins, ligaments très-lâches, comme on n’en saurait trouver dans aucune autre partie (ligaments larges). En effet, aucun autre n’est de nature à se distendre considérablement, puis en se contractant, à revenir à la plus petite dimension possible. Il fallait, en effet, que les ligaments s’étendissent et suivissent dans sa marche tout le viscère errant, qu’ils ne se rompissent pas, qu’ils ne permissent pas à ce viscère de trop s’écarter ou de trop avancer sur des régions étrangères[1].

Quant à la position de la matrice[2], nous avons dit précédemment (cf. chap. iii, p. 91) que le col aboutit au vagin de la femme convenablement placé en cet endroit. Et si ce conduit doit être tourné en bas, il est évident que tout le reste de la cavité doit être nécessairement établi dans la région du ventre. Mais pourquoi trouve-t-on en avant la vessie, en arrière le rectum, au milieu les matrices ? C’est certainement parce qu’il était préférable que, vu leur dilatation considérable pendant la gestation, elles trouvassent à leur partie postérieure un appui du côté du rachis, et à leurs parties antérieures un rempart [dans la vessie]. Mais comme les matrices deviennent excessivement minces au temps de la gestation, parce qu’en s’allongeant elles perdent de leur épaisseur, elles sont conséquemment très-faibles ; de plus elles avancent, tant elles sont gonflées, sur toutes les régions voisines. Ainsi donc, le voisinage des os adjacents n’aurait été pour elles ni sans inconvénient, ni sans danger, si aucune partie n’avait été disposée dans l’intervalle.

Pourquoi la nature, au lieu d’insérer le vaisseau spermatique sur les testicules eux-mêmes, a-t-elle établi entre eux ce qu’on

  1. J’ai à peine besoin de rappeler que, suivant les anciens, la matrice faisait des voyages à travers l’abdomen. — Voy. du reste Hoffmann, l. l., p. 329-30, et Dissert. sur la physiologie.
  2. Voy. Dissert. sur l’anatomie, et Hoffmann, l. l., p. 330.