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DES ORGANES GÉNITAUX.



Chapitre xii. — Situation, trajet et structure des vaisseaux spermatiques chez le mâle et chez la femelle. — Nouvelles preuves de l’habileté de la nature tirées des dispositions de ces vaisseaux dans les poissons et dans les oiseaux.


Il était mieux, nous l’avons dit précédemment (chap. x et xi), que chez les mâles les testicules et les conduits spermatiques fussent plus grands [que chez les femelles]. Cela étant préférable, la nature avec raison redressant les cornes des matrices, les a rapprochées des testicules (ovaires), de façon que le vaisseau spermatique qui s’y rattache soit petit ; elle a fait le contraire chez le mâle, nous l’avons expliqué dans ce livre (chap. xi). En effet, les testicules étant situés de chaque côté à la racine de la verge (καυλός), c’est le nom du membre viril, si la nature n’avait pas imaginé un autre expédient dans la conformation des vaisseaux spermatiques, non-seulement elle ne les eût pas faits plus grands que ceux de la femelle, mais encore elle les eût faits plus petits. Elle a trouvé pour eux un long circuit, en les dirigeant d’abord vers les fosses iliaques, puis en les faisant redescendre à travers les parties internes jusqu’à la naissance de la verge, où ils devaient lancer le sperme (canaux éjaculateurs). C’est en cet endroit qu’elle les a rendus sinueux, les élargissant et les dilatant considérablement, disposant de tous côtés autant que possible des réceptacles nombreux pour un sperme abondant.

Si vous ne prêtez pas à mes discours une attention distraite, et si, venant à disséquer des animaux, vous voyez de vos propres yeux les œuvres de la nature, vous remarquerez que chez les mâles les vaisseaux spermatiques n’ont pas une médiocre supériorité sur ceux des femelles, et vous trouverez qu’ils sont en longueur, en profondeur, en largeur bien plus considérables. C’est par ces causes mêmes que chez les femmes les testicules sont excessivement petits et se trouvent de chaque côté des matrices dans les régions épigastriques, et que ceux des hommes, d’une dimension bien plus grande, ont été placés à l’écart au bas des régions du ventre, afin de ne le toucher en aucune façon. En effet, si elle les eût également placés dans le ventre, outre qu’ils eussent été à l’étroit et qu’ils eussent diminué l’espace que devaient occuper les parties situées en cette région, la longueur des vaisseaux spermatiques aurait été diminuée ; c’eût été une conséquence nécessaire.