Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
DES ORGANES GÉNITAUX.

borée et ténue, laquelle n’est d’aucune utilité pour la génération de l’être animé ; c’est donc avec raison qu’elle s’écoule après avoir rempli ses fonctions utiles. L’autre, au contraire, celui de l’homme, est attiré dans la matrice. Non-seulement ce fluide excite à l’acte vénérien, mais encore il procure du plaisir en s’écoulant et lubrifie le canal urinaire ; c’est ce que démontrent les faits suivants : Ce liquide coule évidemment du vagin chez la femme au moment où elle ressent du coït la plus vive jouissance, et se répand visiblement sur le membre de l’homme. Les eunuques eux-mêmes paraissent éprouver une certaine jouissance de cet écoulement[1]. Après cela vous n’avez pas à rechercher une preuve plus convaincante de ce que j’avance. La nature même de ce liquide indique qu’il est propre à humecter et à amollir le canal de l’urèthre. Ayant en effet une certaine viscosité et l’épaisseur de l’huile, il lubrifie le canal pour qu’il ne se dessèche pas, ne s’affaisse pas et ne s’oppose pas au rapide passage de l’urine et du sperme.

Nous avons démontré (VII, xiii, xvii ; XI, x ; XIII, viii ; t. I, p. 497, 510, 674 ; t. II, p. 72) qu’il existait plusieurs autres glandes en vue de la même utilité, par exemple celles du pharynx et de la langue, celles de la trachée-artère et des intestins. Nous avons vu dernièrement un homme chez qui toutes les parties génitales étaient grêles, atrophiées, ridées et desséchées, en sorte qu’il lui était impossible d’uriner s’il ne s’était d’abord accumulé dans sa vessie une grande quantité d’urine, attendu que son canal était sec et que les parois retombaient sur elles-mêmes. Cet homme avait donc besoin qu’une urine abondante s’élançât d’en haut avec une force et une impétuosité capables d’ouvrir le méat ; autrement il ne pouvait uriner. Sa guérison a témoigné de la justesse de notre opinion sur la cause du mal. En effet, en humectant toute cette région avec des onguents huileux, en réparant ses forces par l’alimentation, car tout le corps généralement et surtout les parties affectées étaient excessivement maigres, nous avons rendu la santé à cet homme.

Dans le coït l’humeur [prostatique] s’échappe abondamment

  1. Voy. Dissert. sur la physiologie, et Hoffmann, l. l., p. 324-5.