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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, xi.

d’abord par le sperme féminin, dont la nature se rapproche plus de la sienne que le sang ; or, tout ce qui se nourrit se développe plus aisément à l’aide d’une substance similaire. C’est de lui que se forme la membrane allantoïde, nous l’avons démontré dans notre traité Sur le sperme[1].

Le liquide engendré dans les corps glanduleux (prostate)[2] s’écoule dans le méat urinaire, chez le mâle pour être porté avec le sperme dans la matrice ; chez la femelle il se déverse au dehors et s’écoule à travers le vagin. Les utilités de ce fluide sont à la fois chez le mâle et la femelle d’exciter à l’acte vénérien, de provoquer la jouissance durant le coït et de lubrifier le canal urinaire. Il présente de plus une utilité spéciale chez le mâle[3], comme le sperme chez la femelle, car il existe une grande ressemblance entre le sperme des testicules de la femelle et le liquide contenu dans les corps glanduleux chez le mâle. En effet, la force et la chaleur du mâle élaborent le liquide de ces corps, de sorte qu’il ne le cède en rien au sperme de la femelle. C’est pourquoi je pense, on n’hésite pas à nommer vaisseaux spermatiques les conduits qui partent de ces corps, et Hérophile le premier les a appelés parastates adénoïdes (glanduleux) réservant le nom de parastates cirsoïdes (variqueux — canal déférent)[4], à ceux qui naissent des testicules. Mais, comme la femme est plus froide que le mâle, ses parastates adénoïdes ne renferment qu’une humeur non éla-

  1. Hoffmann, l. l., p. 322, remarque que la prétendue démonstration ne se trouve pas dans le traité Du sperme, il pense que ce passage est corrompu. Les manuscrits ne fournissent aucune lumière.
  2. Voy. chap. IX fine ; Dissert. sur l’anat. et Hoffmann, l. l., p. 322 suiv.
  3. Le manuscrit A omet cette phrase et la suivante ; il omet également plusieurs autres passages assez étendus de ce chapitre ; mais ce sont évidemment des fautes de copistes.
  4. Comme les anciens, et Galien en particulier, voulaient trouver une analogie parfaite entre les différentes parties des organes génitaux mâles et femelles, ils se sont imaginé que les ligaments ronds et ceux de l’ovaire étaient des canaux qui débouchaient dans la matrice pour y verser un liquide analogue au liquide prostatique ; aussi Galien appelle-t-il ces ligaments du nom de parastates adénoïdes, comme il appelle les trompes parastates cirsoïdes par comparaison avec les canaux déférents. Voy. aussi Dissert. sur l’anatomie. — Il me semble, du reste, que dans la description de la prostate Galien se réfère particulièrement aux prostates lobées de certains mammifères.