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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, x-xi.

mal un suc semblable, quoique l’humeur spéciale inhérente à chaque vaisseau, attachée à ses tuniques pour les nourrir, soit de même nature. Ainsi il n’y a rien d’étonnant, si par la stagnation du sang, dans les replis désignés plus haut, il s’accumule du suc spermatique.

Lors donc que les testicules, après l’avoir reçu, l’auront élaboré, ceux des mâles complétement, ceux des femelles imparfaitement, il est évident qu’un autre vaisseau devra le prendre à son tour et le conduire vers les voies d’excrétion. Ici il est impossible, si l’on est familiarisé avec la dissection des parties, de ne pas admirer l’art de la nature. Comme le mâle devait émettre le sperme au dehors, tandis que la femme devait le répandre au dedans d’elle-même, il en résulte que les vaisseaux qui le prennent à la sortie des testicules (canaux déférents) se sont dirigés, ceux des mâles vers la verge, et ont débouché dans le canal qui s’y trouve et par lequel l’urine est portée au dehors (canal de l’urèthre) ; tandis que ceux des femmes se sont insérés sur les matrices mêmes et ont été dirigés de façon à verser le sperme dans la cavité interne (trompes). Ce sont là des dispositions admirables ; celles dont nous allons parler le sont plus encore : en effet, les deux spermes ayant une utilité différente, puisqu’ils diffèrent de quantité et de puissance, les vaisseaux spermatiques ne se ressemblent non plus ni de forme, ni de largeur, ni de longueur. Celui du mâle, large et long, forme pour ainsi dire des sinuosités quand il s’approche de la verge ; celui de la femelle, au contraire, est étroit et court. Celui-ci en effet, bien que petit et mince, suffisait pour recevoir et amener un sperme peu abondant et ténu. Pour celui du mâle, s’il n’eût été à la fois long, large et sinueux, comment aurait-il reçu un sperme abondant et épais, comment l’aurait-il aisément fait avancer, et comment l’aurait-il lancé d’un seul coup dans les matrices ?

On doit admirer ces œuvres de la nature, comme aussi l’érection générale des parties génératrices dans le coït, érection dont l’effet simultané est de maintenir droit et ouvert le col de la matrice, tandis que, nous le disions précédemment, le sperme est éjaculé. Les épilepsies graves et l’affection nommée gonorrhée peuvent vous instruire combien contribue à l’émission du sperme cette espèce de spasme qui accompagne l’acte vénérien. En effet,