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DES ORGANES GÉNITAUX.

l’abandonne bientôt en s’échappant, et il ne reste que l’humeur visqueuse qui s’affaisse sur elle-même. Voici la cause de la génération de cette viscosité (voy. aussi XVI, x) : Parmi les vaisseaux afférents aux matrices, lesquels se distribuent à leurs côtés mêmes, comme nous l’avons dit (chap. ix, p. 113), la partie descendante se contourne en replis tout à fait semblables à ceux des vaisseaux qui se rendent aux testicules des mâles. La veine est superficielle, l’artère est profonde, toutes deux faisant des circuits innombrables comme les vrilles de la vigne enroulées en mille spirales. Dans ces circuits le sang et le pneuma portés aux testicules subissent une coction aussi exacte que possible ; on voit clairement que l’humeur contenue dans les premières spirales a encore l’apparence du sang, que dans les suivantes elle devient de plus en plus blanche jusqu’à ce qu’elle acquière une entière blancheur dans les dernières de toutes, dans celles qui aboutissent aux testicules. Les testicules creux et caverneux reçoivent l’humeur qui a déjà subi un commencement de coction dans les vaisseaux, la cuisent à leur tour, et chez les mâles la rendent parfaite pour la procréation de l’être animé, parce qu’ils sont plus volumineux, plus chauds, et que le sperme y arrive élaboré déjà plus complétement par suite de la longueur des circuits et de la puissance des vaisseaux. Les testicules des femelles élaborent le sperme d’une manière moins parfaite, parce qu’ils sont plus petits, plus froids, et que son élaboration est moins avancée quand ils la reçoivent.

Pourquoi, en séjournant dans les vaisseaux, le sang devient-il blanc ? C’est ce qu’on trouvera, je pense, aisément, si l’on se rappelle les démonstrations que nous avons données [à la fin de] notre traité Sur les facultés naturelles. Nous y avons prouvé que toute partie rend son aliment semblable à elle-même. Qu’y a-t-il donc encore d’étonnant si les tuniques des vaisseaux qui sont blanches teignent le sang de leur propre couleur ? Pourquoi, dira-t-on peut-être, cette transformation ne se voit-elle dans aucun des autres vaisseaux ? La réponse est facile : c’est que dans aucun autre vaisseau le sang ne séjourne aussi longtemps. En effet, dans aucun des autres vaisseaux il n’existe, je ne dis pas un tel entrelacement de replis, mais simplement un seul repli. Si le sang y séjournait au lieu de s’écouler et de vider la place rapidement, on pourrait voir dans plus d’une autre partie de l’ani-