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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIV, vii.

gauche chez les mâles et la matrice gauche chez la femme reçoivent un sang encore impur et chargé de superfluités, humide et séreux ; de là il résulte aussi que les organes eux-mêmes qui reçoivent le sang, n’ont pas un tempérament identique. De même en effet que le sang pur est plus chaud que le sang chargé de superfluités, de même aussi les parties droites nourries par ce sang sont plus chaudes que les parties gauches.

Dès le principe, d’ailleurs, ces parties avaient une supériorité naturelle. Nous avons souvent en effet démontré la justesse de cette remarque d’Hippocrate[1], que les parties situées en ligne droite (c’est-à-dire, directement au-dessous les unes des autres) tirent nécessairement un plus grand profit de leurs communications réciproques. Ne vous étonnez donc plus si la matrice droite et le testicule situé de ce côté, en raison non-seulement de la différence de leur nourriture, mais encore de leur situation en ligne droite avec le foie, sont beaucoup plus chauds que la matrice et le testicule gauches. Or, si cela est démontré, et si l’on convient que le mâle est plus chaud que la femelle, il n’est plus illogique de prétendre que les parties droites engendrent les mâles et les parties gauches les femelles. Voici comment Hippocrate (Épid. VI, iv, 21) s’exprime à cet égard : « À la puberté, suivant le testicule qui apparaît au dehors (c’est-à-dire qui se développe le plus), on engendrera des garçons, si c’est le droit ; des filles, si c’est le gauche. » En effet, à l’époque où il y a turgescence des parties génitales, où la voix se transformant, devient plus grave et plus rude, ce qu’on appelle être en puberté, Hippocrate conseille d’observer laquelle des parties est la plus forte ; les parties qui se gonflent et s’accroissent d’abord sont à coup sûr les plus fortes.

    suivant M. Theile, et provient parfois de la rénale gauche. C’est peut-être une disposition analogue que Galien aura rencontrée, et qu’il aura généralisée en vue de son système, lors même que d’autres dissections lui eussent révélé la disposition qui est la plus ordinaire. Quant aux veines, la droite se décharge dans la veine cave inférieure ; la gauche se rend quelquefois à cette veine, mais le plus souvent à la rénale gauche ; or, comme les veines ont pour les anciens beaucoup plus d’importance que les artères, il se peut que ce soit à peu près exclusivement en considération des veines que Galien ait fait sa théorie, de sorte qu’à vrai dire il n’y aurait qu’une demi-erreur.

  1. Voy. Dissert. sur l’anat. et la physiologie, et XI, xix.