Ne pensez donc pas que le sperme se meuve d’après un certain principe pour la génération des mâles, et d’après un autre pour celle des femelles[1]. Dans ce cas, en effet, il n’existerait pas de principe d’un animal identique si le sperme était sujet à des mouvements tout à fait différents. Mais, comme il est dit maintenant, le sperme femelle est plus imparfait dans son mouvement, et le sperme mâle plus parfait. On attribuerait avec raison ce mouvement plus imparfait ou plus parfait à l’inégalité dans le froid et le chaud ; et c’est à ce seul principe, si vous connaissez exactement la nature, que vous rapporterez toutes ces particularités. Mais, comment donc ce principe même se développe-t-il dans les fœtus ? Ceux qui croient que la femelle émet un sperme fécond ne trouvent pas étonnant que le fruit conçu soit une femelle, quand les mouvements de ce sperme sont plus forts que ceux du mâle. Mais d’abord ces gens ne comprennent pas qu’ils supposent deux principes de mouvement en lutte l’un avec l’autre. En effet, si le sperme de la femelle a essentiellement un principe de mouvement, il a absolument le même que celui du mâle, et a besoin d’être mêlé à ce dernier et d’agir ainsi désormais avec lui. Ou s’il n’a pas besoin de cette union, qui empêchera la femelle répandant sa semence au dedans d’elle-même d’amener à perfection le fœtus ?
- ↑ Voy. Dissert. sur la physiologie, et Hoffmann, p. 310 et suiv.