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DES ORGANES GÉNITAUX.

nature donne aux animaux, à cette époque de la vie, un utérus très-développé, tandis qu’elle laisse l’utérus petit chez les animaux non encore entièrement développés ou vieillissant, attendu qu’une dimension considérable est nécessaire aux uns pour la gestation, et que chez les autres, dont l’utérus ne devait pas fonctionner, cette dimension était complétement inutile.


Chapitre v. — Chaque organe est en quelque sorte un animal qui continue le mouvement formateur et réparateur reçu dès le principe. — Galien se propose de compléter les recherches d’Aristote et d’Hippocrate en ce qui concerne la nature du mâle et celle de la femelle.


Tout cela se passe-t-il ainsi dans les mamelles et les cavités utérines, parce que les organes mêmes, en vertu d’un certain raisonnement, connaîtraient les fonctions qu’ils doivent remplir ? Ou plutôt, dans ces conditions, les organes ne cessent-ils pas d’être organes, et ne deviennent-ils pas des animaux doués de raison, instruits du temps où doit s’accomplir le mouvement et de sa mesure ? Si à leur structure vous ajoutez une certaine nécessité naturelle qui les pousse à exécuter les mouvements dont nous parlions, ces organes en restant des organes et des parties de l’animal, révéleront l’art admirable du Créateur. Par exemple, ceux qui imitent par la mécanique les révolutions périodiques des astres errants, après leur avoir imprimé le premier mouvement au moyen de certains rouages, abandonnent leur œuvre à elle-même, et cependant les astres poursuivent leur cours comme si leur créateur était là présent et continuait à diriger leur marche[1]. Eh bien, c’est de la même façon, je pense, que chacune des parties du corps fonctionne, par une conséquence et une suite du mouvement imprimé dès l’origine première, et qu’elle n’a plus besoin dès lors d’aucune direction. Pour nous, si nous ne pouvons expliquer clairement toutes les œuvres de la nature, car elles sont très-difficiles à décrire, nous devons néanmoins chercher à les comprendre toutes.

Il nous faut d’abord trouver la cause du rapport entre les matrices et les mamelles, puis expliquer pourquoi les fœtus mâles se

  1. Ici encore Galien ne fait que copier Aristote, qui se sert de la même comparaison. Voy. son traité De la génération, II, i ; t. III, p. 348, l. 28 et suiv.