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DES ORGANES GÉNITAUX.

à la copulation, à la réception du sperme, et encore à l’accroissement de l’embryon ainsi qu’à l’expulsion du fœtus arrivé à l’état parfait (cf. VII, xxi ; t. I, p. 517)[1]. Vous ne pourriez trouver, en effet, dans tout le corps de l’animal une région plus convenable pour aucun des actes qui viennent d’être énoncés ; celle-ci est la meilleure pour la copulation, comme étant très-éloignée des organes de la face ; elle est la plus favorable à l’accroissement du fœtus, comme étant susceptible de se distendre considérablement sans difficulté, et enfin la plus commode pour l’enfantement, la sortie devant être plus facile pour l’enfant vers les parties inférieures et les jambes. En effet, le col des matrices (ὑστερῶν αὐχήν), que la nature a disposé comme un passage pour l’entrée du sperme et pour la sortie de l’embryon arrivé à son entier développement, aboutit au vagin (γυναικεῖον αἰδοῖον). Quand l’animal a conçu, le col se ferme si exactement, qu’il ne laisse plus ni échapper ni pénétrer la moindre chose ; dans le coït, il se dilate et se tend de telle sorte, que le sperme porté à travers une voie large et facile pénètre aisément au fond des matrices, et dans l’enfantement il se dilate énormément, pour livrer passage au fœtus tout entier. C’est donc avec raison que la nature l’a créé à la fois nerveux (fibreux) et dur : nerveux, pour que tour à tour il se dilate et se contracte considérablement ; dur, afin qu’il n’ait pas à souffrir de pareils changements et qu’il se maintienne droit pour recevoir le sperme. En effet, si, retombant sur lui-même à cause de la mollesse de son tissu, il formait des plis et présentait des flexuosités, le sperme arrêté par eux ne pourrait arriver promptement dans les sinus des matrices, et il y aurait séparation du fluide et du pneuma, bien que leur union soit nécessaire, l’un étant le principe du mouvement, l’autre la matière propre à la production du fœtus.

    anciens se figuraient que l’utérus humain était, comme celui des animaux sur qui ils pratiquaient leurs dissections, divisé en sinus ou cornes. Quand Galien se sert du singulier, il ne faudrait en tirer aucune conséquence, car il s’agit toujours, quoi qu’il en dise, des matrices d’animaux. — Voy. du reste, touchant ce point important, la Dissertation sur l’anatomie, et Hoffmann, l. l ., p. 300.

  1. On ne peut, sans sourire, lire dans le Banquet (p. 191 b) l’étrange opinion d’Aristophane sur la position des organes génitaux chez les hommes primitifs.