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EXHORTATION A L'ÉTUDE DES ARTS.

mécaniques[1] et manuels. Le mieux serait assurément de choisir une profession dans la première catégorie, car les arts de la seconde ne peuvent plus ordinairement être continués pendant la vieillesse. Dans la première catégorie se trouvent la médecine, la rhétorique, la musique, la géométrie, l’arithmétique, la dialectique, l’astronomie, la littérature et la jurisprudence ; on peut, si l’on veut, y joindre la sculpture et la peinture ; en effet, bien que ces deux arts consistent en un travail manuel, ils ne réclament pas une force virile. Un jeune homme, dont l’âme ne ressemble pas tout à fait à celle d’une brute, doit donc choisir et exercer une de ces professions, surtout la médecine, qui selon moi est la meilleure de toutes[2]. Je le démontrerai dans la suite.



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  1. Βάναυσοι. Ce mot désignait primitivement les ramoneurs, puis les forgerons et les orfévres, puis enfin tous ceux qui exercent des professions mécaniques (voy. le Trésor grec, v. Βάναυσος).
  2. La médecine est en effet le plus beau de tous les arts, puisque la santé est le plus grand des biens corporels, mais c’est à la condition que la médecine soit exercée honorablement et que le médecin soit orné de toutes les qualités de l’esprit et du cœur : la médecine est un véritable sacerdoce ; c’est de plus une science qui touche à toutes les autres sciences : elle exige donc impérieusement et la culture intellectuelle la plus étendue et les plus nobles sentiments. Les anciens, non pas seulement les médecins, mais les plus graves auteurs étrangers à la médecine, ont toujours placé cette profession dans un rang distingué. Le nombre des témoignages est si considérable qu’un volume suffirait à peine pour les réunir, et la liste des traités spécialement consacrés à la louange de la médecine est si étendue que je renonce à la donner ici.