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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XI, xix.



Chapitre xix. — Du mode particulier d’articulation des os de la face. — Que ce mode est en rapport avec la nature même des os. — L’articulation de l’os sphénoïde est conforme à sa substance et à ses fonctions. — Voy. pour ce chap. et pour le suivant la Dissertation sur l’anatomie.


Il était mieux encore, nous l’avons démontré (X, xviii) que les os qui, vu les différences qu’ils présentent, ne sauraient être convenablement unis, fussent terminés par des lignes (articul. par synarthrose). Cela se rencontre surtout dans la mâchoire supérieure. Elle se compose, en effet, d’os différents de substance, parce que leurs utilités sont différentes. Les os malaires sont très-épais ; les os du nez sont très-minces ; les autres sont très-durs. Les premiers sont garantis des lésions par leur épaisseur, les derniers par leur dureté. Si les os du nez sont plus faibles, c’est que la lésion du nez ne devait pas causer à l’animal un grand dommage, comme l’eût fait celle d’une des autres parties de la mâchoire supérieure. En effet, dans le cas où les autres parties (celles qui sont dures) sont affectées, le mal doit nécessairement aboutir aux nerfs qui traversent la mâchoire ou aux muscles masséters ; parfois il peut arriver jusqu’aux parties mêmes de la tête, si les parties voisines de la tête ont été atteintes. Les affections du nez sont donc très-peu préjudiciables à l’animal ; aussi cette partie est-elle inférieure pour la dureté et l’épaisseur aux parties les plus importantes. Conformément donc à cette différence des os, les malaires doivent avoir une délimitation propre, ceux du nez une également, de même les autres (maxillaire supér. propre dit) et l’os placé au-dessus des malaires (frontal ?) et l’os fixé au sommet de la mâchoire (intermaxillaire) et ceux qui se trouvent à l’ouverture du nez dans la bouche (os palatins).

La suture longitudinale médiane qui existe à chaque maxillaire, a été créée parce que le corps est double, ayant un côté droit et un côté gauche. Nous avons parlé souvent de l’utilité de cette duplicité[1]. Elle ne paraît pas dans les os très-denses, par exemple, dans l’occipital, le frontal, l’os du palais (sphénoïde) et le maxillaire inférieur. C’est cette circonstance qui, je pense, a fait naître à leur

  1. Voyez, pour cette question et pour les passages où Galien y fait allusion, la Dissert. sur l’anatomie et Hoffmann, l. l., p. 267 et suiv.