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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XI, xx-xvi.

À propos du carpe et du bras, nous démontrions (II, iv et xvi) que des mouvements obliques résultent les mouvements droits ; il en est de même pour les lèvres. En effet, si un seul muscle de l’une des deux lèvres agit, il se produit un mouvement oblique ; mais si tous les deux sont tendus, dans ce cas, alors, la lèvre est tirée en haut par les muscles supérieurs, et tirée en bas par les muscles inférieurs. De plus, si les fibres externes sont tendues, il arrive aux lèvres de se tourner en dehors ; et si les fibres internes sont tendues, de se tourner en dedans, et de se replier ; de sorte qu’en additionnant ces deux mouvements [composés] avec les mouvements exactement droits, vous trouverez quatre mouvements accessoires, et huit en tout pour le mouvement des lèvres, car il en existe quatre obliques. De ces mouvement externes additionnels, et dont nous venons de parler à l’instant même, le premier a lieu quand les lèvres s’écartent, le second quand elles se réunissent, le troisième quand elles se tournent en dehors, le quatrième quand elles se replient en dedans.

Afin que non-seulement ces mouvements mêmes, mais avec eux encore ceux des mâchoires fussent susceptibles du plus grand développement, la nature a étendu extérieurement un muscle large et mince, un de chaque côté, lequel s’étend jusqu’à l’épine du cou (peaussier). Parmi les fibres de ces muscles, les unes, venant du sternum et de chacune des clavicules là où elles s’articulent avec le sternum, remontent droit à la lèvre inférieure ; les autres, venant du reste des clavicules, se dirigent obliquement vers les côtés des lèvres. Plus obliques encore que celles-ci sont les fibres qui, des omoplates, remontent aux côtés des lèvres et aux parties avoisinantes des joues. Pour les autres parties des joues, d’autres fibres les tirent en arrière du côté des oreilles. Ce muscle était inconnu des anatomistes, bien qu’il reçoive à travers presque toutes les vertèbres du cou un nombre très-considérable de nerfs ; mais son mouvement vous apparaîtra clairement, si, ayant fermé exactement la mâchoire, vous voulez tirer, autant que possible, les lèvres et les joues vers chacune des parties que j’ai désignées. Étant connue la fonction de ce muscle, à l’instant apparaît son utilité, et il est manifeste qu’il contribue grandement à la parole et à la mastication.

Il était préférable, cela je pense aussi est évident, d’amener à