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DE LA FACE.

cles ; aussi le Créateur l’a-t-il composée d’un mélange intime de peau et de muscle.


Chapitre xvi. — Des quatre muscles des lèvres et de leurs mouvements. — Que la disposition de ces muscles (auxquels Galien ajoute le peaussier) est parfaitement en rapport avec leurs fonctions. — (Voy. pour le nombre et la détermination de ces muscles la Dissertation sur l’anatomie.)


Il existe quatre principes de mouvement pour les muscles qui aboutissent aux lèvres, muscles manifestes et évidents avant de s’être confondus avec la peau, mais complétement invisibles et inséparables de la substance de cette dernière quand ils lui sont unis. En effet, les lèvres des animaux, comme nous l’avons dit (chap. xv fine), ont été constituées par un mélange intime de toute la substance musculeuse avec toute la substance dermateuse. Pourquoi quatre muscles viennent-ils s’insérer aux lèvres ? Pourquoi deux ont-ils leur principe à l’extrémité inférieure de la mâchoire inférieure (triangulaire et carré du menton ?) et les deux autres un peu au-dessous des joues (petit et grand zygomatiques, élévateur propre ; — partie de l’élévateur commun ou pyramidal ?) Pourquoi n’en fallait-il ni plus ni moins, ni de plus grands ni de plus petits, ni dérivés d’un autre endroit ? C’est ce que je vais expliquer : Il existe quatre muscles, parce qu’il devait y avoir quatre principes de mouvement aux lèvres, deux à chacune d’elles, la dirigeant par un mouvement de circumduction, l’un à droite, l’autre à gauche. La grandeur des organes à mouvoir est proportionnée à ces muscles. Les extrémités sont pour les muscles supérieurs attachées du côté des joues, car ils devaient imprimer des mouvements obliques à l’une et à l’autre partie de la lèvre ; dans les muscles inférieurs leur position est tout oblique, et les mouvements sont également obliques. Ici encore apparaît cette sagesse du Créateur, que déjà mille fois nous avons signalée. En effet, il a attribué huit mouvements à quatre muscles ; quatre obliques, dont deux à chaque lèvre ; et outre ceux-ci, quatre autres mouvements directs, deux exactement droits ; l’un, quand les lèvres sont le plus écartées l’une de l’autre, celle-ci étant relevée vers le nez, celle-là étant tirée vers le menton, et l’autre quand elles se rejoignent, la lèvre supérieure s’inclinant en bas, et la lèvre inférieure en haut.