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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XI, xiv.

que, si elle se meut volontairement, c’est encore dans l’intérêt des yeux.

Il leur était nécessaire, en effet, de s’ouvrir considérablement quand ils cherchent à voir en une seule fois un grand nombre des objets extérieurs, puis d’être ramenés et pressés en se cachant sous tous les corps qui les enveloppent exactement s’ils viennent à craindre le choc de quelque corps. En vue donc de ces deux utilités, toute la peau qui entoure les yeux, celle du front et aussi celle des joues, a été créée par la nature, mobile à volonté, afin que tour à tour tendue ou repliée sur elle-même elle suffise à ouvrir ou à refermer les yeux.

La nature n’a pas négligé non plus les poils des sourcils ; ce sont parmi ceux qu’elle a créés, les seuls poils, avec ceux des paupières qui conservent toujours la même longueur, tandis que ceux de la tête et des joues peuvent s’accroître considérablement. Ces derniers, en effet, présentaient à la fois une utilité double, l’une relative à la défense des parties, l’autre à la consommation des superfluités grossières ; la première, présentant des variétés assez nombreuses, puisque nous n’avons pas également besoin de protection selon les âges de la vie, les saisons de l’année, les différents pays ou les prédispositions du corps ; car la même chevelure ne convient pas à l’homme et à l’enfant, au vieillard et à la femme, en été et en hiver, dans un climat chaud et dans un climat froid, à celui qui souffre des yeux et de la tête, et à celui qui est en bonne santé. Mieux valait donc, obéissant à la diversité des circonstances, laisser les cheveux tantôt plus longs, tantôt moins longs. Quant aux poils des yeux et des sourcils, soit que vous y ajoutiez, soit que vous en retranchiez, vous détruisez leur utilité. En effet, les premiers ont été disposés comme un retranchement avancé, pour prévenir la chute de quelque corpuscule dans les yeux ouverts ; les seconds devaient les abriter en arrêtant d’abord, au passage, toutes les matières qui découlent de la tête. Si donc vous les faites plus petits ou plus rares qu’il ne convient, vous détruisez d’autant leur utilité. Ces matières, que naguère ils écartaient, ils les laisseront, les unes pénétrer, et les autres couler dans les yeux. D’autre part, si vous les faites plus grands ou plus épais, ils ne seront plus pour les yeux un retranchement ou un mur protecteur, mais un tégument semblable à une enceinte fermée ; ils voileront et offusque-