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DE LA FACE.

quelque autre affection qui obstrue les conduits du nez, alors ils sont contraints de respirer par la bouche ; mais seulement quand les conduits ne sont pas dans leur état ordinaire ; à l’état normal on n’a aucunement besoin de la bouche, à moins d’être suffoqué par un accès d’asthme aigu et violent. On voit par là clairement, et c’est ce que déjà nous avons dit précédemment, que le nez est dans l’ordre le principe des organes respiratoires, et que la bouche, quand l’animal ne souffre pas dune affection aiguë, n’est en aucune façon organe de respiration, mais que, dans les cas ci-dessus indiqués, elle aide aussi à l’animal à respirer. Il est encore évident que la luette ne contribue pas peu à ce qu’il ne pénètre dans le larynx ni poussière, ni autre substance semblable.

Apprenez encore une troisième utilité de cette partie, outre les deux utilités susdites. Il est clair déjà que des parties de la bouche, aucune n’est inutile ni défectueuse, mais que toutes, par leur volume, leur consistance, leur conformation, leur situation, ont été parfaitement disposées ; car s’il en est quelqu’une que nous n’ayons pas décrite, son utilité ressort de ce que nous avons dit. Il suffit donc, à propos d’une ou de deux parties, de mentionner l’utilité de ce qui entre dans leur composition, comme nous l’avons fait pour la langue. Ce que nous avons dit, en effet, de la langue, en louant la juste proportion de son volume, s’observe, si l’on examine, sur toutes les parties également. Aucune d’elles n’est assez exiguë pour remplir incomplètement sa fonction, aucune ne tombe dans un tel excès de volume, qu’elle comprime une des autres parties ou soit elle-même resserrée par celles-ci. D’ailleurs, les fosses du nez suffisent à l’inspiration ; le volume de la luette est très-suffisant pour ces trois utilités. Quant à l’épiglotte, elle a précisément la dimension de la partie qu’elle doit fermer (voy. VII, xvi). C’est ainsi encore que les conduits du larynx, de l’œsophage, l’un servant à la respiration et à la voix, l’autre à

    (II, xvi med.), en parlant de l’éléphant, il dit : « La trompe de cet animal est pourvue de narines en vue de la respiration, comme en possèdent tous les autres animaux qui ont des poumons. » (Voy. aussi De sensu et sensili, cap. v.) Il est certain que dans l’état ordinaire nous respirons plus habituellement par le nez que par la bouche. Toutefois, la proposition de Galien est un peu trop absolue.