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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XI, xi.

au contraire, nos pères qui nous engendrent, et nos mères qui nous nourrissent dans leur sein, si rarement bien faire et si souvent être en faute dans l’acte de la génération, hommes et femmes cohabitant, plongés dans un tel état d’ivresse et de réplétion, qu’ils ne savent même plus dans quelle région de la terre ils se trouvent.

C’est ainsi qu’à sa naissance même, le fruit de la conception est vicié. Faut-il citer ensuite les erreurs de la femme enceinte qui, par paresse, néglige un exercice modéré, qui se gorge d’aliments, qui s’abandonne à la colère, au vin, abuse des bains, fait un emploi intempestif des plaisirs vénériens ? Qui pourrait compter toutes ses fautes ? Néanmoins la nature résiste à tant de désordres si dommageables et remédie au plus grand nombre. Et cependant ce n’est pas ainsi que les laboureurs plantent ou sèment et le blé, et l’orge, et la vigne et l’olivier ; mais d’abord ils préparent avec grand soin la terre à laquelle ils confient leurs semences. Ensuite, pour les garantir d’une humidité excessive qui les pourrirait en les submergeant, d’un vent desséchant qui les flétrirait, du froid qui les détruirait, ne veillent-ils pas attentivement ? De tels soins sont négligés de l’homme qui procrée, et de la femme qui nourrit l’enfant dans son sein ; comme tous attachent moins de prix à eux-mêmes qu’à toutes les jouissances de la vie, les uns, subjugués par les plaisirs et par les excès de la table, dont ils sont insatiables, d’autres poursuivant les richesses, la puissance, les honneurs, tous ont, par cette raison, peu souci de la procréation première. Mais laissons actuellement ces gens-là et reprenons la suite du discours.


Chapitre xi. — Galien récapitule l’utilité des parties accessoires de la bouche (membrane muqueuse, luette, ouvertures et cavité des fosses nasales, épiglotte, dents, etc.) eu égard à la déglutition, à l’émission de la voix et à la respiration.


Nous avons précédemment décrit (VII, iii et suiv.), toutes les ressources déployées par la nature dans l’épiglotte et le larynx ; en un mot, dans tout ce qui regarde la déglutition et la voix.

Si quelqu’un se les rappelle, il admirera, je pense, la concordance de l’utilité des parties, et sera clairement convaincu que ce n’est pas une certaine chaleur ou le mouvement du pneuma qui a fendu la bouche au hasard ; dans ce cas, en effet, une au