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DE LA FACE.



Chapitre x. — Que le volume et la forme de la langue sont parfaitement en rapport avec la capacité et la figure de la bouche. — Les mouvements que les muscles impriment à la langue sont volontaires ; quels sont ces muscles (voy. Dissert. sur l’anatomie). — La langue est double et symétrique comme tous les organes des sens (voy. IX, viii). — Des glandes qui servent à humecter la langue et la bouche tout entière. — De l’utilité du frein de la langue. — Combien la nature est admirable quand elle empêche par sa sagesse tous les dommages qui devraient résulter des écarts qu’on commet dans l’acte de la génération et pendant la gestation. Combien les laboureurs sont plus raisonnables que les hommes quand ils sèment ou plantent.


En outre, le volume de la langue est en parfaite harmonie avec la bouche, car elle la touche aisément de tous les côtés, ce qu’elle ne ferait pas si son volume était moindre. Si en aucune circonstance l’étroitesse du lieu ne lui suscite d’obstacle, inconvénient qui résulterait, je pense, d’un excès de grandeur ; si, au contraire, elle se meut avec aisance de tous les côtés, n’est-ce pas une chose admirable ? N’est-il pas admirable aussi qu’elle se meuve par la volonté de l’animal, et non pas involontairement comme les artères ? Car si ses mouvements n’obéissaient pas à notre impulsion, dépendrait-il de nous de mâcher, d’avaler, de converser ? Mais comme il était mieux que l’impulsion de l’animal la guidât, et conséquemment qu’elle fût mise en jeu par des muscles, une telle disposition ne mérite-t-elle pas nos éloges ? Mais si devant s’élever au palais et se porter vers les côtés, elle possède pour cette raison de nombreux muscles qui lui impriment chacun un mouvement spécial, n’est-ce pas encore une chose admirable ?

D’ailleurs, si la langue est double, comme le sont tous les autres organes des sens, nous avons déjà parlé de ce fait (IX, viii), c’est à juste titre qu’à chacun de ses côtés les muscles se trouvent égaux en nombre et en dimension ; de même encore elle possède deux artères qui viennent s’insérer sur elle, une de chaque côté ; également deux veines (artères et veines linguales) et deux paires de nerfs, l’une molle (lingual, fourni par la 5e p., 3e de Galien) et l’autre dure (grand hypoglosse, ou 12e paire ; 7e de Galien)[1], celle-là se distribuant sur la tunique externe de la langue, celle-ci

  1. Galien ne parle pas dans ce chapitre des branches linguales fournies par la 9e paire ou glosso-pharyngien. — Voy. la Dissert. sur l’anatomie.