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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XI, iv.



Chapitre v. — Disposition particulière des temporaux et de leurs antagonistes, les digastriques, surtout eu égard à leurs tendons. — Raison de cette disposition pour les deux genres de muscles. — Ces muscles ne pourraient occuper une autre place que celle qu’ils ont actuellement.


Les muscles temporaux et leurs antagonistes inférieurs (digastriques), qui ouvrent la bouche, diffèrent, eux aussi, d’une autre façon, de tous les autres muscles. En effet, du milieu des muscles temporaux se produit le tendon qui s’insère, disions-nous (chap. i), à la pointe supérieure de la mâchoire inférieure (apophyse coronoïde), vous ne trouveriez jamais un seul muscle dont le tendon naisse de la sorte.

Chacun des muscles antagonistes (digastriques), venant de la région postérieure de la tête, une fois arrivé au voisinage des parties qu’on nomme amygdales, et à l’angle de la mâchoire inférieure, au lieu de rester un muscle, devient un tendon parfait dénué de toute substance charnue. Il est aussi, cela est vrai, dans la nature des autres muscles, de se terminer en tendon ; mais je vais indiquer le caractère spécial de ces muscles et qui ne se rencontre dans aucun autre : chacun de ces tendons, en avançant un peu, ne reste plus tendon, mais redevient muscle, s’insérant à la mâchoire inférieure comme il a été dit plus haut. Il est donc évident que les parties charnues de ces muscles se trouvent au commencement et à la fin, et les parties tendineuses au milieu, ce qui n’existe dans aucun autre muscle, comme aussi on ne voit pour nul autre, que pour le muscle crotaphyte, le tendon naître du milieu du muscle.

Quelle est donc encore la raison de ces faits, car la nature ne fait rien en vain ? Il faut vous rappeler les observations précédentes et en connaître quelques nouvelles. Souvenez-vous de ce qui a été dit d’une manière générale sur les muscles (Mouvem. des muscles, I, iii), pourquoi les uns se terminent en tendons et les autres non. Apprenez en outre maintenant ce qu’il faut savoir à ce sujet. Quant à la raison pour laquelle il fallait que chacun des muscles temporaux, se terminant en un grand tendon, s’insérât par ce tendon à l’extrémité de la mâchoire, extrémité mince et dure de sa nature (apophyse coronoïde), longue et s’étendant en hauteur, il vous est très-facile de la trouver, même sans mon