Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/690

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
658
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS, XI, iv.

lève s’il est tendu, action qui ferme la bouche de l’animal. Il doit exister aussi pour l’ouvrir des muscles qui tirent en sens inverse, et ces muscles doivent être fixés aux parties inférieures de cette mâchoire, puisque nous avons démontré avec raison (Mouvem. des muscles, I, vi) que chaque muscle tire à lui la partie sur laquelle il s’insère. Quels sont donc ces muscles, combien sont-ils, d’où dérivent-ils et quel est le principe de leur mouvement ? Ces muscles mêmes sont au nombre de deux (digastriques), comme les muscles temporaux placés en antagonisme, chacun à une extrémité de la mâchoire inférieure. Ils tirent leur origine des parties postérieures de la tête (rainure mastoïdienne du temporal), là où se trouvent les éminences (apophyses) styloïdes ; tel est le nom donné vulgairement par les anatomistes à ces apophyses minces qui procèdent des os de le tête. Vous pouvez, si cela vous plaît, les appeler graphoïdes et bélonoïdes (voy. VI, xix). Ces muscles s’insèrent sur la mâchoire inférieure immédiatement après sa courbure (réunion des branches ascendante et horizontale), chacun d’eux s’avançant de chaque côté sur la face interne, jusqu’à la région du menton (à l’apophyse geni). Ces muscles s’ils sont tendus, ouvrent la bouche, de la même façon que les muscles temporaux la ferment.

La nature a créé pour le mouvement de circumduction de la mâchoire dans la mastication deux autres muscles (masséters) qui constituent la partie charnue des joues. Certaines personnes pensent que chacun d’eux est composé non pas d’un seul muscle parce qu’ils ont pour principes trois aponévroses, tendons ou insertions sur les mâchoires ; car les uns nomment ces principes d’une façon, les autres d’une autre, tous cherchant à exprimer clairement l’espèce de muscle différente de tous les autres, mais laissant soupçonner qu’ils ne s’accordent pas entre eux, si l’un prétend qu’il existe trois principes à chacun des muscles, et qu’un autre dise que ce sont des extrémités ou des têtes ou des aponévroses ou des tendons ou des insertions.

Il n’y a pas débat parmi les anatomistes sur le muscle lui-même seulement, mais sur la manière de le décrire. En effet chacun des muscles est triangulaire en quelque sorte , ayant le sommet du triangle sur l’os qu’on nomme os malaire. De ce point un des côtés du triangle s’étend vers l’extrémité [du bord inférieur]