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DE LA FACE.

lésions dont ils sont atteints. Aussi Hippocrate (Des articul., § 30, t. IV, p. 149 ; voy. aussi Coaq. 498) a-t -il dit avec raison que les blessures à la tempe sont dangereuses et causent le carus.

Avant Hippocrate la nature savait qu’elle exposait l’animal aux plus graves accidents si elle négligeait de garantir les muscles temporaux. Elle a donc fortifié la région autant que possible, en établissant d’abord, pour les recevoir, une cavité semblable à un antre (fosse temporale), puis en creusant comme des lits les faces externes des os environnants et en fixant à leurs extrémités supérieures des crêtes (crêtes frontales, pariétales et occipitales) tournées vers les muscles, afin de les protéger le plus possible et de ne laisser saillir ces muscles qu’excessivement peu au-dessus des os. Cette saillie même, elle ne l’a pas laissée complétement dénuée de protection, mais des os supérieurs de la tête (temporal), et de ceux situés aux extrémités des sourcils (os malaire), ayant fait naître de chaque côté un os allongé, convexe à sa face externe, concave du côté du muscle (arcade zygomatique) elle l’en a comme enveloppé. Dirigeant, pour ainsi dire, vers le sourcil la partie de l’os descendu des parties supérieures (apophyse du temporal) et faisant remonter à une hauteur suffisante la partie de l’os qui s’élève d’en bas (apophyse de l’os malaire), puis les unissant l’un à l’autre vers le milieu, elle a établi en avant de chacun des muscles cette espèce de voûte osseuse qui la première est exposée aux blessures, aux compressions, à toutes les lésions enfin, si quelque corps extérieur vient à heurter les muscles avec force et violence. Aussi ce n’est pas un os comme les autres que cet os zygomatique (car c’est ainsi que le nomment les anatomistes) ; il est sans moelle, dense, dur comme une pierre, insensible autant que possible, la nature ayant voulu établir un rempart en avant de ces muscles.


Chapitre iv. — De la disposition des muscles digastriques chargés d’abaisser la mâchoire inférieure. — Du mode d’insertion et de l’action des masséters. — Dissentiment des anatomistes relativement à ces muscles. Des mouvements particuliers qu’il imprime à la mâchoire inférieure. — La langue et les masséters se prêtent un mutuel secours pour déplacer les aliments dans la bouche.


Telle est la sûreté que procure cette disposition aux muscles temporaux. Chacun d’eux terminé par un grand tendon s’insère sur l’apophyse coronoïde de la mâchoire inférieure qu’il re-