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DES YEUX ET DE LEURS ANNEXES.



Chapitre v. — Utilité de l’humeur aqueuse placée entre le cristallin et la tunique uvée. — De l’existence d’un fluide aérien dans l’ouverture de la pupille. — Faits (voy. Hoffmann, l. l., p. 230) et raisonnements qui prouvent leur existence.


Qu’une humeur ténue soit renfermée dans l’espace compris entre le cristallin et la tunique uvée (humeur aqueuse des chambres de l’œil), que la cavité de la pupille soit remplie de pneuma, c’est ce qu’indiquent surtout les faits suivants : D’abord, sur les animaux vivants, vous voyez l’œil parfaitement tendu et plein dans toutes ses parties, aucune d’elles n’étant ni ridée ni lâche, et si vous prenez, pour le disséquer, l’œil d’un animal mort, vous le trouverez déjà plus ridé que dans l’état naturel, même avant la dissection. Si vous enlevez la cornée, vous verrez à l’instant se répandre l’humeur ténue qu’on voit aussi souvent dans les ponctions s’écouler par la piqûre, et tout l’œil aussitôt deviendra ridé, contracté et lâche. Si, au contraire, vous distendez, vous écartez du cristallin les tuniques, vous trouverez vide un espace intermédiaire considérable. Si donc auparavant, pendant la vie de l’animal, cet espace était rempli et distendait les tuniques, s’il est vide quand l’animal est mort, et si dans ce cas les tuniques voisines deviennent lâches, cela prouve que l’espace est rempli ou d’air, ou d’humeur, ou de l’un et de l’autre. Que si nous fermons un œil en tenant l’autre ouvert, nous verrons la pupille élargie, dilatée et comme gonflée. Le raisonnement ne prouve pas seul qu’elle est ainsi affectée parce qu’elle est remplie de pneuma. Vous pouvez encore le démontrer par une expérience et vérifier le raisonnement par des faits mêmes évidents. Gonflez d’air la tunique uvée par le côté interne, vous verrez l’ouverture se dilater. L’expérience prouve donc que la pupille s’élargit parce qu’elle est remplie de pneuma. Du reste, le raisonnement ne dit rien de plus, sinon que l’uvée, étant remplie intérieurement, s’écarte et se distend beaucoup ; de cette façon son ouverture s’élargit comme il arrive à tous les autres corps de substance membraneuse et fine, pouvant se replier sur elle-même et qui sont percés de trous et d’ouvertures. C’est ainsi que les membranes des cribles ont besoin d’être tendues, autrement leurs trous s’affaissent.

Si donc, l’animal vivant encore, on peut voir les deux mem-